Ces microbes sont nos amis

Image extraite du documentaire «Vive les microbes»

Certains de ces petits compagnons peuvent nous causer de gros soucis mais d’autres peuvent nous rendre de grands services aussi. Ce mardi à 20h55, Arte diffuse le documentaire «Vive les microbes !».

Les bienfaits des microbes. Voilà bien un sujet à première vue un peu ardu. Pour alléger le propos, l’attaquer avec légèreté serait-il incongru ? À la manière de la chanson «Les Insectes sont nos amis» des Inconnus ? Pari tenu ! «Oh ! Que c’est joli. Je me suis penché au-dessus d’un microscope et je suis tombé dans un étrange pays. J’y ai rencontré des êtres fantastiques et voilà ce que j’ai appris. Les microbes sont nos amis, il faut les aimer aussi. Mais connaissez-vous les noms de mes nouveaux compagnons ?» Pas si débile que cela de commencer de manière enfantine. Car oui, pour les enfants, croiser des tas de microbes, ça n’est pas nul pour la santé. Voire même, ça peut aider celle-ci. C’est ce que le documentaire proposé mardi soir sur Arte va vous démontrer.

Un microbe, c’est quoi ?

Les microbes, on les chasse, on les tue, et pourtant… Pour les scientifiques, ils sont des partenaires du corps humain. Rien de tel pour les enfants que d’en fréquenter. Leur meilleur terrain de jeu : la ferme. La preuve ? Il y a deux fois plus d’allergies chez les «enfants non fermiers» par rapport aux «enfants fermiers». Surtout pour l’asthme et la rhinite. Notre mode de vie occidental serait-il délétère, nuisible pour la santé ? Avant de se prononcer, petit retour sur les fondamentaux. De quoi parle-t-on exactement quand il est question de microbes ? Le terme «microbe» signifie «petite vie». «Il a été inventé par le chirurgien français Charles-Emmanuel Sédillot en 1878 pour désigner tous les êtres vivants qui ne se voient qu’au microscope et qui provoquent des maladies», rappelle le portail de vulgarisation scientifique Futura. Dans l’air, l’eau, la peau, les sols, du fond des océans à nos intestins : ils sont presque partout.

L’ennemi qui nous veut du bien

Si ceux que l’on appelle aussi micro-organismes se cachent derrière les maladies que nous attrapons, ils ne sont pas pour autant tous dangereux. «Dans l’intestin, des bactéries aident à digérer, elles sont utilisées pour fabriquer des aliments (yaourts, choucroute)…» Ce n’est pas tout. Des virus nous permettent aussi de guérir certaines infections, la purification de l’eau dans les stations d’épuration est, entre autres, assurée par des micro-organismes… Ils font partie de notre vie et la plupart de ceux qui nous entourent (et nous constituent) sont bénéfiques pour notre santé. La mysophobie, peur maladive des microbes (et de la saleté), est donc irrationnelle.

Hygiénisme

Depuis le milieu du XIXe siècle, une importance croissante a été donnée à l’hygiène. En 1883, par exemple, le préfet de Paris, Eugène Poubelle, impose un dispositif de ramassage des ordures ménagères dans un récipient (qui prendra son nom). Ce courant de pensée baptisé l’hygiénisme (Hygie est la déesse de la santé) a permis de nombreuses améliorations dans le domaine de la salubrité et dans celui de la santé. Mais aujourd’hui, certains n’hésitent pas à accuser ses excès. Dans les pays dits développés, les allergies concernent près d’une personne sur cinq. Les enfants sont particulièrement touchés. «Alimentaire, respiratoire, animale… : près d’un enfant sur quatre souffre d’allergie», lit-on sur le site d’actualités santé AlloDocteurs. Depuis vingt ans, les chiffres sont en constante progression. Les maladies auto-immunes (comme les inflammations chroniques de l’intestin) sont elles aussi en augmentation.

Résistance aux antibiotiques

Trop d’hygiène tuerait-il l’hygiène ? Et pour quelles raisons ? Des souches de bactéries résistantes aux antibiotiques peuvent apparaître à la suite de l’utilisation excessive de produits désinfectants ou antibactériens. De son côté, la stérilisation extrême élimine les micro-organismes nocifs mais aussi les bactéries bénéfiques. La théorie «de l’hygiène» se base sur diverses études scientifiques. Nous avons évoqué le nombre d’allergies moins important chez les «enfants fermiers». Même constat si l’on compare les grandes fratries aux enfants uniques ou les enfants des crèches à ceux élevés à la maison. Comment expliquer cela ? Les réponses ne sont pas encore vraiment connues. Mais tout porte à croire que, oui, dans certains cas, les microbes peuvent aussi être nos amis.

Cet article est paru dans le Télépro du 3/10/2024

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