Ce Paris fou qui a failli exister
Phénoménaux, novateurs ou démesurés, ces projets architecturaux, s’ils avaient vu le jour, auraient donné à la capitale française une tout autre image.
C’est un «Laissez-vous guider» exceptionnel que Stéphane Bern et Lorànt Deutsch nous proposent, mardi à 21h10 sur France 2. Les grands événements comme les JO, les modes et les expositions universelles ont permis aux architectes et urbanistes de génie de concevoir des réalisations magistrales qui ont marqué l’histoire et forgé l’identité de Paris.
Dans bien des cas, d’autres projets auraient pu supplanter ceux que nous connaissons. Des projets souvent bizarres, futuristes, spectaculaires, concoctés par des visionnaires mégalomanes et farfelus. À quoi aurait ressemblé la Ville lumière si ces projets avaient été menés à leur terme ? Grâce à des reconstitutions en 3D de ces projets avortés, laissez-vous guider dans un Paris fou comme vous ne l’avez jamais vu… Et comme vous ne le verrez jamais !
La tour Soleil, un phare pour éclairer Paris
On n’imagine plus Paris sans elle et pourtant, à la place de la tour Eiffel, sur le Champ-de-Mars, nous aurions pu voir une «tour Soleil» imaginée par Jules Bourdais. Un phare monumental de 350 mètres de hauteur qui aurait permis d’éclairer la capitale et ses alentours.
C’était l’un des projets proposés pour l’Exposition universelle de 1889, concurrent de la tour Eiffel. Jules Bourdais proposait un noyau en maçonnerie, entouré de galeries superposées et de colonnettes en fonte. À elle seule, la base triangulaire dépassait la hauteur des tours de Notre-Dame et devait accueillir un musée de l’Électricité. Mais l’architecte a négligé le poids énorme du monument, les travaux de fondation qu’il aurait nécessités… en plus d’un devis démesuré !
Aéroparis : une piste d’atterrissage sur la Seine !
C’est un projet insolite qu’a, en 1932, l’architecte André Lurçat pour l’Île aux Cygnes, île artificielle implantée au milieu de la Seine. Il imagine en effet profiter de cette bande de terre unique à Paris pour construire un aérodrome au cœur de la capitale.
Nommé Aéroparis, il aurait servi de piste d’atterrissage et d’envol à des avions de petit gabarit, car c’est l’époque où l’aviation commerciale prend son envol.
La verrière Horeau
Au milieu du XIXe siècle, les rues parisiennes sont dépourvues de pavés, de trottoirs et jonchées d’immondices car les égouts n’existent pas encore. Assainir les rues, c’est l’objectif de l’architecte Hector Horeau. Il imagine en 1868 d’immenses verrières montées sur des charpentes métalliques, pour couvrir les vieux boulevards parisiens – ceux d’avant les grandes percées d’Haussmann, de la Bastille à la Madeleine – et offrir ainsi aux passants une promenade à l’abri des intempéries.
Dotées d’allées plantées et de jardinières géantes suspendues à la structure, voici les rues parisiennes transformées en serres végétales…
La pyramide du Père-Lachaise
À la fin du XVIIIe siècle, Napoléon Ier décide de la construction du cimetière du Père-Lachaise. Chargé de l’aménagement du terrain, Alexandre-Théodore Brongniart (1739-1813), architecte du palais de la Bourse de Paris, imagine une pyramide de 30 mètres de hauteur au milieu du cimetière, inspiré par la campagne d’Égypte.
Destiné à tous les cultes chrétiens, le monument ne vit jamais le jour, la Restauration lui préférant la chapelle catholique encore en service aujourd’hui. Il n’empêche que le cimetière regorge d’ornements égyptiens dont le XIXe siècle fut friand.
Les tours Perret
Comment résoudre les problèmes de logement que connaît Paris après la Première Guerre mondiale ? À cette question, Auguste Perret (1874-1954) apporte une réponse radicale. Il imagine une immense avenue de deux cents gratte-ciel allant de la porte Maillot à la forêt de Saint-Germain-en-Laye, qui auraient permis de loger 600.000 Parisiens !
Si l’architecte n’a pas pu concrétiser son projet, il a entre autres conçu, en 1942, à Amiens la Tour Perret, qui constitua un exploit à l’époque par son usage du béton armé. Elle fut considérée comme le premier gratte-ciel français, le plus haut d’Europe.
Cet article est paru dans le Télépro du 16/5/2024
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