Carte de l’espace : des étoiles plein les yeux !

Au cours des siècles, les constellations ont pris des noms issus de la mythologie et du zodiaque © Getty Images

Le hasard cosmique a créé une « carte routière » ponctuée de groupes d’étoiles. Ces constellations contribuent à une meilleure compréhension du ciel depuis des millénaires. Ce lundi à 12h15, TV5MONDE diffuse « Chasseurs d’étoiles ».

Une constellation est un groupe d’étoiles qui semble former un dessin, tel le Taureau ou le Lion (qui figurent aussi dans le zodiaque). Chacune est répartie dans l’espace en trois dimensions. Pour nos yeux, deux étoiles peuvent sembler proches l’une de l’autre dans le plan céleste, mais être incroyablement éloignées dans l’espace tridimensionnel. Le degré de leur luminosité et de brillance module cette impression. Ainsi, dans les étoiles de la constellation du Cygne, aussi appelée Croix du nord, celle qui est la moins éclatante est en fait la plus proche, et la plus brillante est la plus éloignée ! Par ailleurs, il existe d’autres groupes d’étoiles appelés astérismes et dont le motif n’est pas considéré comme une constellation à part entière. C’est le cas du Grand Chariot (ou Grande Casserole) qui n’est qu’une partie de la célèbre Grande Ourse.

GPS naturels

Bien avant l’ère des horloges numériques ou des GPS, les constellations ont été de précieux indicateurs… qui ne tombent jamais en panne. Elles ont notamment guidé en pleine mer marins et explorateurs. Ceux-ci se repéraient, entre autres, grâce à Polaris – l’étoile Polaire -, qui fait partie de la constellation de la Petite Ourse. Elle a la particularité de désigner en permanence le pôle Nord, du fait de sa grande proximité avec l’axe de rotation de la planète. Sur Terre, d’autres métiers ont eu notamment recours à la constellation d’Orion dont la position les informait sur les changements imminents de saison, détail précieux pour leurs cycles de plantations et de récoltes.

Scruter le ciel fut aussi pratique pour mesurer le temps. Les premières civilisations observaient ainsi les levers ou couchers héliaques (quand une étoile devient visible, à l’est, à l’aube, juste avant le Soleil) de certaines constellations afin de savoir quand débutait un nouveau jour. Ces habitudes ont jeté les bases des calendriers et des systèmes de navigation sophistiqués que nous utilisons aujourd’hui.

Noms, symboles et mythes

Les constellations et étoiles ont eu des dénominations pour les peuples anciens, dont les Grecs antiques, d’après des figures auxquelles ils prêtaient des symboliques. Orion fut apparentée à un grand chasseur mythologique. Et une constellation baptisée Hercule, célèbre héros d’alors, faisait référence au courage et à la force. Le Scorpion représentait, lui, la puissance mortelle qui avait tué Orion. Certaines constellations ont reçu des noms féminins, comme Cassiopée, formation très reconnaissable avec sa forme en « W » et associée au mythe de la vaniteuse reine d’Éthiopie qui, dans la légende, fut punie pour sa prétention. À l’ère moderne, l’Union astronomique internationale (UAI) a fixé et officialisé le nom de 88 constellations afin d’uniformiser les études à l’échelle mondiale et surtout, d’éviter toute confusion avec les croyances anciennes selon une époque ou un peuple.

Voyage, voyage

Les constellations semblent changer de position au cours de la nuit et tout au long de l’année. Ce n’est pourtant pas dû au mouvement des étoiles, mais à celui de la Terre qui, d’une part, tourne sur elle-même et, d’autre part, autour du Soleil. C’est pourquoi différents groupes célestes apparaissent à des moments prévisibles de l’année : le Scorpion apparaît en été, et Orion est visible dans le ciel boréal en hiver.
Notre vision du ciel dépend aussi de notre localisation. Les habitants des hémisphères Nord et Sud regardent ainsi dans des directions différentes et aperçoivent donc des ensembles de constellations différents !

Les astronomes, ces héros

Sans certains scientifiques qui ont méticuleusement analysé les cieux, les constellations seraient peut-être encore un mystère. Le premier astronome fut le Grec Ptolémée, dont le traité écrit au IIe siècle a recensé 48 constellations. Au XVe siècle, la théorie héliocentrique de Nicolas Copernic, qui place le Soleil, et non la Terre, au centre de l’Univers, a eu un impact sur la façon dont les scientifiques ont ensuite étudié les constellations. Enfin, parmi les grands contributeurs, Edwin Hubble (début XXe siècle) a chamboulé notre vision de l’Univers tout entier, en considérant les constellations comme de « simples marqueurs » de notre galaxie, celle-ci faisant elle-même partie d’un cosmos plus vaste et en expansion constante.

Cet article est paru dans le Télépro du 27/3/2025

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