Carl von Linné : sa vie à chercher… le sexe des plantes  !

Les jardins privés de Linné à Uppsala où il commença ses classements © Isopix

Au XVIIIe siècle, le botaniste suédois Carl von Linné réussit à classer 1.600 végétaux ! 300 ans plus tard, ses jardins sont toujours là. Visite sur Arte, ce dimanche à 12h15, dans «Jardins d’ici et d’ailleurs».

Lorsqu’on fait des plantations au jardin, on réfléchit à l’exposition selon les saisons, aux hauteurs, aux couleurs… Mais imaginez un jardin organisé selon… le sexe des fleurs ! Bienvenue à Uppsala, à environ 70 km de Stockholm, sur la côte est de la Suède. La ville abrite la plus ancienne université de Scandinavie. Elle fait autorité dans le domaine de la botanique.

Car au XVIIIe siècle, c’est là que travailla le plus fameux botaniste de l’histoire : Carl von Linné. L’homme à qui l’on doit la nomenclature des espèces vivantes. Dimanche, le magazine «Jardins d’ici et d’ailleurs» (Arte) nous emmène à la découverte de ceux de Linné.

Compter les pistils

Carl von Linné naît en 1707 dans un petit village du sud de la Suède. Avec son père, pasteur et passionné de jardinage, il s’intéresse aux plantes dès son plus jeune âge. D’abord destiné à reprendre la paroisse paternelle, Carl préfère les études de botanique et de médecine. À l’époque, ces sciences sont étroitement liées car l’on étudie les végétaux pour leurs vertus médicinales.

Nous sommes au Siècle des Lumières. Les Encyclopédistes veulent classer le monde pour l’expliquer. Linné rêve de faire pareil avec le végétal. Il existe une multitude de plantes. Les espèces indigènes les plus courantes ont des noms à rallonge hérités du latin.

Mais il existe des tas de plantes sans nom. Notamment toutes celles ramenées par les explorateurs. Comment les identifier ? Linné commence par classer les plantes en fonction de leurs organes sexuels, selon le nombre d’étamines et de pistils. Puis il imagine un système qui va révolutionner la botanique : la nomenclature binomale.

Jardins royaux

Il s’agit de nommer chaque plante par deux mots latins : un nom qui définit le genre, puis un adjectif qui définit l’espèce. Par exemple, l’hortensia est nommé Hydrangea puis qualifié de quercifolia, arborescens, paniculata… Cette méthode, publiée en 1753, connait un succès immédiat. Dans la foulée, Linné l’applique au-delà du végétal, à tous les êtres vivants.

Il entreprend de répertorier le règne animal, jusqu’à l’humain. Ainsi, il invente, en 1758, l’expression Homo sapiens. Mais les plantes restent sa spécialité et sa passion. Dans son jardin d’Uppsala, qu’il utilise comme laboratoire et salle de cours à ciel ouvert, Linné classe plus de 1.600 espèces végétales.

L’espace devenant trop exigu pour les contenir toutes, le roi de Suède offre les jardins de son château voisin pour que les collections puissent s’agrandir. L’aventure se poursuit bien au-delà de la mort de Linné, en 1778. Aujourd’hui, l’université d’Uppsala continue d’identifier de nouvelles plantes ramenées des quatre coins du monde. Et les jardins de Linné, transformés en musée botanique, se visitent.

Cet article est paru dans le Télépro du 6/5/2021

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