Cabines de plage : chics et chères

Image extraite de l'émission «Reportages découverte» © TF1/Auxyma

Depuis près de 250 ans, elles se dressent sur le sable et sont bien décidées à ne pas devenir vintage ! Un sujet évoqué ce samedi à 14h50 sur TF1 dans «Reportages découverte».

Pittoresques et colorées, les cabines le long des plages belges, françaises ou britanniques ont toujours attiré les vacanciers ainsi que les peintres et les cinéastes, comme celles filmées par Jacques Tati dans «Les Vacances de M. Hulot» et les cabanons du Lido dans «Mort à Venise» de Luchino Visconti. Et telles des stars, sont très demandées.

Machines à laver

À la fin du XIXe siècle, avec la mode des bains d’eau de mer froide et les nantis désireux de fuir la pollution de la révolution industrielle, les plages, jadis uniquement fréquentées par les pêcheurs et contrebandiers, gagnent leurs galons de «places to be».

À cette époque pudique, les touristes ont besoin de lieux où se changer discrètement. Apparaissent alors des cabines en bois munies de roues et tirées par des chevaux. Les vacanciers y grimpent en haut de la plage, se préparent durant le court trajet jusqu’au bord de l’eau et en sortent avec un orteil directement dans les flots.

Ceux qui ne savent pas nager nouent à leur taille une longue corde les reliant à la cabane en cas de fortes vagues. Surnommées «machines à laver», ces cabines ne sont pas mixtes. Dames et messieurs restent à bonne distance !

Refuges de guerre

Ces vestiaires mobiles chéris par les Britanniques, dont la reine Victoria en personne, le sont aussi par les Ostendais, premiers Belges à en profiter. En 1784, l’entrepreneur anglais William Hesketh installe des bains publics payants et une taverne sur la plage. Quand se promener en tenue de bain devient plus acceptable, les cabines perdent leur fonction de transport mais restent sur le sable, offrant des terrasses de choix pour les bains de soleil durant l’entre deux-guerres. Et en temps de conflit, abritent des réfugiés.

Dans les années 1950, des familles les acquièrent pour la vie. Les cabanes sont de mieux en mieux équipées. Il faut cependant les entretenir sous peine de les vouer à la destruction, mésaventure survenue l’an passé en France, à Sangatte-Blériot (Côte d’Opale). «Certaines étaient dans un sale état, parfois dangereux pour l’environnement», dit le maire. «Nous n’avions pas le choix. Ces 213 chalets n’étaient plus conformes à la loi Littoral.»

Grand luxe à Knokke

À la Côte belge, les maisonnettes ne sont pas menacées. Selon Les Échos : «À Knokke, tout est prévu pour offrir le confort, le luxe. Jusqu’au « groom » qui prépare le terrain, procède aux réparations, range quand la fête est finie. Ces petits coins de paradis coûtent entre 1.800 et 3.000 € la saison. Les tarifs sont plus doux à La Panne et à Coxyde : de 500 à 700 €. Immo Wenduine en propose à 110 € la semaine.»

On peut les louer, mais aussi les acheter. À condition d’être patient. Selon l’échevin du tourisme de Knokke-Heist : «Il y a plus de 7.500 personnes sur la liste d’attente…»

Cet article est paru dans le Télépro du 23/5/2024

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