Ça coule de source : non mais à l’eau, quoi !
Qu’y a-t-il vraiment dans nos verres d’eau ? Ce jeudi à 19h50 sur RTL TVI, «Tout s’explique» retourne à la source de l’eau que nous buvons.
L’eau qui coule de nos robinets provient presque exclusivement des nappes d’eau souterraines. Presque exclusivement ? En Wallonie, c’est le cas pour près de 80 % de l’eau de distribution. À Bruxelles, pour 70 %. Le site ecoconso.be compare ces nappes à de grands «réservoirs» souterrains.
Nappes…
L’eau de ruissellement y arrive après un parcours du combattant à travers le sol, les différentes couches traversées faisant office de filtres. Elles retiennent naturellement les impuretés comme les bactéries, les matières en suspension (minéraux et substances organiques), les parasites et les polluants. «En théorie, plus elles sont profondes, mieux elles sont protégées de la pollution».
… et cours d’eau
L’autre source d’approvisionnement, ces sont les eaux de surface comme les cours d’eau – la Meuse à Tailfer (Profondeville), la Vesdre à Eupen – et les lacs – de la Gileppe à Baelen, de l’Ourthe à Nisrâmont (La Roche-en-Ardenne).
Distribution
Qu’elle soit d’origine souterraine ou de surface, l’eau est prélevée par pompage ou captée par forage. «C’est à partir du captage que commence le long processus de production et de distribution», décrit le portail de l’Environnement en Wallonie. Les eaux, éventuellement traitées, sont ensuite stockées dans des réservoirs ou des châteaux d’eau, puis dirigées jusqu’au consommateur «par un véritable labyrinthe de tuyauteries de diamètres de plus en plus petits». L’ensemble de ces canalisations forme le réseau de distribution d’eau.
L’eau à la bouche
L’eau de distribution est la denrée alimentaire la plus contrôlée en Belgique. En Wallonie, le laboratoire de la Société wallonne des eaux analyse chaque jour «plusieurs centaines d’échantillons prélevés tout le long du réseau, du lieu de captage jusqu’au robinet des consommateurs, en passant par les installations de stockage». Au total, cela représente plus d’une centaine de milliers d’analyses effectuées chaque année.
L’eau doit satisfaire à 55 critères de qualité (dont 31 à respecter impérativement), comme le goût, l’apparence, les caractéristiques physico-chimiques, bactériologiques», rappelle le site Internet Mangerbouger.be qui en déduit : «Boire de l’eau du robinet ? Ça coule de source !». D’autant que pour protéger les captages ou acheter des appareils de détection, d’importants efforts financiers sont consentis chaque année.
Présence de résidus de médicaments ou d’hormones ? Il n’y a pas de normes mais, analyses à l’appui, Test-Achats, estime qu’il n’y en a pas ou très peu. De son côté, Ecoconso.be constate la présence de nitrates et de pesticides, mais dans des proportions nettement inférieures à celles tolérées. Le calcaire, quant à lui, est bien présent, mais sans risque pour la santé. Le plomb ? Utilisé dans les raccordements et conduites, il peut provoquer le saturnisme (intoxication du sang). Il a été abandonné dans les années 1960.
Quand l’eau sent le chlore
Cela vous est peut-être déjà arrivé : l’eau du robinet vous fait penser à celle de la piscine du voisin, elle sent le chlore ! Elle le goûte aussi. Pas de panique. Le chlore est ajouté par la société de distribution pour éliminer des micro-organismes. Ses doses infinitésimales ne constituent pas de risque pour la santé. Pour évacuer l’odeur, il suffit de verser l’eau dans une carafe ouverte à placer au réfrigérateur. Cela va favoriser le dégazage du chlore. En une heure, l’affaire est faite.
L’eau, c’est très fort
Si vous choisissez l’eau du robinet plutôt que celle en bouteille pour vous désaltérer, il vous en coûtera entre 100 et 200 fois moins. De plus, pour l’acheminer jusqu’à votre domicile, pas de transport qui pollue, pas d’emballage ni de déchet d’emballage : selon le magazine L’Express, l’eau du robinet permettrait d’économiser environ 10 kg de déchets par an et par personne par rapport à l’eau embouteillée. Autre avantage : «disponible à tout moment à domicile, l’eau du robinet permet par exemple aux personnes âgées d’avoir accès à un élément indispensable, peu coûteux et qui leur épargne le port de bouteilles», ajoute pour sa part la Compagnie des eaux de Royan. Le plus étonnant pour conclure : selon le portail Bio à la une, près de 25 % de l’eau en bouteille proviennent du robinet.
Cet article est paru dans le magazine Télépro du 15/04/2021
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