Byblos, la cité du papier
Habitée de manière continue depuis plus de 7.000 ans, Byblos est l’une des plus anciennes villes du monde. Samedi à 20.50, Arte lui consacre un documentaire.
Les traces les plus lointaines d’une occupation humaine sur le site de Byblos, au Liban, sont celles d’un village de pêcheurs du Néolithique, établi probablement vers 5000 av. J.-C. Dès le milieu du IIIe millénaire av. J.-C., la cité-État est colonisée par les Phéniciens et devient un centre religieux important. Le temple de Baalat Gebal était ainsi célèbre dans le monde antique. Les liens entretenus par la ville avec l’Égypte sont très étroits et sont à l’origine du rapide développement culturel et religieux de la cité.
La cité du papyrus
Byblos est aussi un port actif qui exporte le vin et les bois du Liban vers l’Égypte, essentiels aux pharaons pour construire leurs pyramides, leurs bateaux, leurs palais. Et qui importe du papyrus égyptien pour le revendre à travers toute la Méditerranée. C’est pour cette raison que les Grecs la nommèrent Byblos, au lieu de Gebal, son ancien nom, puisque c’est de cette ville que le papyrus (en grec ancien búblos) était importé en Grèce.
La cité antique est aussi associée à l’histoire et la diffusion de l’alphabet phénicien. C’est là qu’a été découvert le sarcophage du roi Ahiram qui comporte une inscription datant du Xe siècle av. J.-C. Il s’agit du premier exemple le plus complet de l’alphabet phénicien. Dix-neuf des vingt-deux lettres y sont gravées, témoignant de l’aboutissement de cet alphabet au cours du IIe millénaire av. J.-C., à l’origine de notre alphabet contemporain.
Site archéologique majeur
Accrochée à une falaise de grès sur la côte libanaise, Byblos présente un enchevêtrement de vestiges témoignant de ses sept mille ans d’histoire. Sur ce site archéologique majeur du Proche-Orient, fouillé depuis le XIXe siècle et inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, une équipe franco-libanaise a mis au jour, en 2018, une vaste nécropole aménagée il y a quatre mille ans, restée depuis miraculeusement inviolée. Enfouie au sud de l’acropole de la cité, elle possède une caractéristique unique pour la région : les chambres funéraires qui la composent y sont superposées, les tombes étant structurées en étages souterrains. De ces hypogées, les archéologues ont exhumé des centaines de poteries provenant des offrandes, mais aussi des banquets funéraires réalisés en hommage aux défunts. Ils y ont également trouvé une grande quantité d’artefacts (éléments de parure, amulettes, outils, armes, objets de toilette…) qui nous renseignent sur la culture matérielle des Anciens.
Cet article est paru dans le Télépro du 9/1/2024
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