Buffalo Bill à la conquête de l’Est
Bruits de sabots, odeurs de poudre, claquements de lassos… Dès 1883, des millions de spectateurs revivent la ruée vers l’Ouest grâce aux shows d’un cowboy barbichu !
Il fut tour à tour scalpeur puis protecteur d’Indiens ! Ce vendredi à 22h30 sur France 5, le documentaire «Buffalo Bill, place au spectacle !» nous invite à galoper au côté de celui qui a mis en scène l’Histoire autant qu’il y a participé.
Gamin des plaines
Né dans l’Iowa le 26 février 1846, William Frederick Cody grandit au Kansas. Très tôt orphelin de père, il est obligé de travailler pour aider sa mère. À 12 ans, il convoie des chariots de colons et tue un Indien pour la première fois. À 14 ans, il est engagé comme cavalier du Pony Express et parcourt chaque jour des dizaines de kilomètres pour apporter du courrier.
Tueur de bisons
En 1867, Bill chasse pour nourrir les ouvriers du chemin de fer. Avec 4.300 buffalos (bisons) abattus en neuf mois, son surnom est tout trouvé. Il devient ensuite éclaireur pour l’armée mais construit sa renommée sur ses performances de chasseurs. Si son parcours n’a en réalité rien d’extraordinaire, sa rencontre avec le journaliste Ned Buntline va changer la donne. L’auteur transforme l’homme en légende en imaginant une série de romans dédiés à ses exploits exagérés, voire inventés.
De la selle à la scène
Le concept séduit, si bien qu’il est adapté au théâtre. Avec un acteur de choix : Buffalo Bill himself ! Malgré un talent très moyen, sa vocation d’homme de spectacle est évidente. Mais la gâchette le démange. Une occasion se présente en 1882. Installé dans le Nebraska, il est approché par la ville de Northplate pour organiser un événement pour la fête nationale. Il invite les cowboys des environs pour faire la démonstration de leur savoir-faire. Le public est conquis. Bill aussi ! En 1883, il lance le «Wild West Show».
Succès mondial
Chasse aux bisons, convois de colons, attaques d’Indiens, rodéos, jeux de lassos, tirs au fusil… La troupe part en tournée à travers le pays. La foule se masse dans les arènes pour revivre la conquête de l’Ouest, qui vient à peine de prendre fin. Pour la plupart des Américains, c’est une leçon d’Histoire. La rumeur des exploits de Buffalo Bill traverse l’Atlantique. Et en 1887, sa troupe, invitée au jubilé de la reine Victoria, gagne le Vieux Continent, tout de suite conquis par ces personnages arborant fièrement Stetson ou coiffes de plumes. Les tournées européennes et américaines s’enchaînent durant trois décennies et les 800 membres du «Wild West Show» se produisent devant plus de 70 millions de spectateurs.
7e art et western
Mais au début du XXe siècle, un nouvel art concurrence les spectacles vivants : le cinéma. Buffalo Bill a beau s’y essayer, les westerns ont raison du show, dont le dernier tour de piste a lieu le 11 novembre 1916. Le cowboy le plus célèbre du monde passe le Colt à gauche l’année suivante…
Cet article est paru dans le Télépro du 22/4/2021
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