Bons vœux de Nostradamus !
Qu’on y croie ou pas, les «Prophéties» de cet homme de sciences continuent de faire couler beaucoup d’encre.
11 septembre 2001. Le monde entier est sous le choc : les tours jumelles de New York viennent de s’effondrer. Au lendemain de l’attentat, l’œuvre de Nostradamus se classe parmi les cinq meilleures ventes sur Amazon et son nom est plus recherché que celui de Ben Laden sur Internet… À chaque époque troublée de l’Histoire, le monde semble se tourner vers Nostradamus (1503-1566). Guide en période de peur collective pour certains, charlatan patenté pour d’autres, qui était-il vraiment ? Alors que Stéphane Bern lui consacre mercredi son «Secret d’Histoire» (France 3, 21.10), coup de projecteur sur le plus controversé des prophètes de son temps.
Homme de sciences
Michel de Nostredame naît le 14 décembre 1503 à Saint Rémy-de-Provence. Il étudie à la faculté des Arts d’Avignon, exerce ensuite comme apothicaire avant de se lancer, en 1529, dans des études de médecine à Montpellier. Sa formation lui permet de sauver de nombreuses vies lors de l’épidémie de peste qui frappe le sud-ouest de la France grâce à une potion de son invention.
Aux bons soins des almanachs
À côté des almanachs qu’il fait paraître chaque année à partir de 1550, Nostradamus publie en 1555 «Les Prophéties», ouvrage regroupant ses prédictions. Selon Denis Crouzet, professeur d’Histoire moderne à l’université de Paris IV-Sorbonne interrogé sur France Culture, Nostradamus «est un humaniste dont la quête participe (…) d’une volonté de trouver un exutoire à l’angoisse (…) et d’essayer de rassurer ses contemporains». Sa réputation le précède jusqu’à la cour du roi de France, où son épouse, Catherine de Médicis, Italienne férue de sciences occultes, le convie à plusieurs reprises avant de lui conférer le titre de médecin royal.
Dans le mille
Le plus célèbre de ses quatrains est peut-être celui qui aurait annoncé la mort d’Henri II : «Le lion jeune le vieux surmontera – En champ bellique par singulier duelle – Dans cage d’or les yeux luy crevera – Deux classes une, puis mourir, mors cruelle.» A priori incompréhensible… Mais quand on sait qu’Henri II est mort après avoir été blessé à l’œil par un éclat de lance lors d’un tournoi…
Oiseau de mauvais augure
La mort du souverain n’est pas le seul événement que les adeptes de Nostradamus considèrent comme une réalisation de ses prédictions. L’astrologue aurait notamment eu du flair pour :
– Le grand incendie de Londres (1666) : «Le sang des justes sera exigé de Londres – Brûlé par le feu dans l’année 66»
– La montée au pouvoir d’Hitler (1933) : «Du fond de l’ouest de l’Europe – Un jeune enfant sera né de pauvres gens – Celui qui par sa langue séduira une grande troupe – Sa gloire augmentera vers le royaume d’Orient»
– Les bombardements d’Hiroshima et Nagasaki (1945) : «Près des portes et dans deux villes – Il y aura des fléaux dont on n’a jamais vu de semblables – La famine au sein de la peste, les gens éteints par l’acier»
– L’assassinat de Kennedy (1963) : «D’en haut le mal s’abattra sur le grand homme – Un innocent mort sera accusé du mort»
Bons vœux pour 2023 ?
Que nous a-t-il prédit pour 2023 ? «Comme le soleil, la tête fouillera la mer brillante. Les poissons vivants de la mer Noire ne feront que bouillir» – «Sept mois de la Grande Guerre», responsable de «gens morts de malfaisance».
Catastrophes climatiques et conflits internationaux donc… Mais ce n’est rien à côté de la visite qui nous attend : «L’Antéchrist anéantit très rapidement les trois. Sa guerre durera vingt-sept ans. Les infidèles sont morts, captifs, exilés. Le sang et les corps humains recouvrent la terre».
Cet article est paru dans le Télépro du 11/5/2023
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