Biotope : le ciel grouille de vie !
Au-dessus de nos têtes, de véritables autoroutes foisonnent de micro-organismes. Menacées, celles-ci sont pourtant capitales pour la vie sur Terre. Ce samedi à 23h20, Arte nous emmène à la rencontre du «Peuple des airs».
Savez-vous qu’il y a de la vie jusqu’à plusieurs milliers de mètres au-dessus de votre tête ? Tous les jours, le vent frotte les surfaces nous entourant. Et soulève nombre de particules inertes ou vivantes : pollens, planctons, algues, virus…
Comment ces organismes vivants se frayent-ils un chemin dans les airs ? Comment parviennent-ils à survivre ? Des réponses à découvrir samedi soir sur Arte, dans «Le Peuple des airs».
Un océan de vie dans l’air…
Découverts il y a presque deux siècles, déjà mentionnés dans les travaux de Charles Darwin puis Louis Pasteur, ces micro-organismes se comptent à l’infini dans l’atmosphère. Aujourd’hui, on les étudie avec des pièges à plancton, posés en altitude, notamment au puy de Dôme, en France. Ce sont des aspirateurs d’air qui filtrent et capturent ces voyageurs aériens. Presque tout ce qui est dans l’atmosphère vient de la Terre, comme une sorte de reflet des milieux terrestres.
Les particules, emportées par le vent, peuvent s’élever jusqu’à 5.000 m, (un avion de ligne vole en moyenne à 10.000 m). Sensibles aux ultraviolets, aux températures et aux conditions chimiques à cette altitude, elles entrent «en hibernation» pour survivre.
Des cellules peuvent, par exemple, perdre l’eau qu’elles contiennent et leurs parois se renforcent. Elles «dorment» jusqu’à retrouver des conditions plus favorables. Certaines bactéries, elles, développent des pigments pour se protéger du Soleil. Malgré tout, 80 % de ces micro-organismes ne survivent pas pendant leur voyage dans les airs.
… et son importance sur Terre
Invisibles à l’œil nu, ces particules sont présentes depuis plusieurs milliards d’années. Ce sont d’ailleurs elles – avec les bactéries – qui ont joué un rôle dans l’apparition de la vie sur Terre, en s’accumulant dans l’atmosphère. Plus que de créer la vie, ces micro-organismes participent aussi à son entretien depuis 600 millions d’années puisqu’elles sont à l’origine de la création de la couche d’ozone.
En produisant de l’oxygène, les microbactéries ont permis de concevoir un bouclier de protection naturel contre les rayons UV. Grâce à ce phénomène, les êtres vivants ont pu sortir de l’eau et se développer jusqu’à nos jours. Les bactéries aéroportées nous influence toujours, via leur rôle sur le climat. Certaines contiennent des particules de glaces. En s’accrochant entre elles, elles peuvent former un nuage ou des précipitations.
Plus vite et plus loin
Certains corpuscules présents au-dessus de l’océan Atlantique proviennent de déserts africains. Globalement, ces vies minuscules prennent une autoroute céleste sur de longues distances. Depuis toujours, ces particules voyagent au rythme de la nature. Mais les activités humaines accentuent considérablement ce rythme.
Lors du siècle dernier et de l’industrialisation qui va de pair, l’être humain a provoqué plus de mouvements, sur Terre et dans les airs. S’ajoute à cela la mondialisation. Résultat : les micro-organismes se multiplient et leurs mouvements aussi. Lorsqu’ils retombent sur Terre, ils se posent sur des arbres ou des plantes. Et les nourrissent. Les plantes et les arbres émettent plus de CO2, avec les conséquences que l’on connaît…
Texte : Laurick Ayoub
Cet article est paru dans le Télépro du 30/6/2022
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