
Bioluminescence et la lumière fut !
Certains êtres vivants produisent leur propre lumière ! Dimanche à 20h30, « C’est toujours pas sorcier » (France 4) nous éclaire sur ce phénomène fascinant appelé la bioluminescence.
S’ils sont rares à briller sur terre, plus de 76 % des animaux peuplant les océans sont bioluminescents, particulièrement ceux vivant dans les profondeurs obscures. Pratique pour s’éclairer ! Mais pas seulement. Leur luminescence est avant tout une question de survie !
Médusés
La plupart des méduses utilisent la bioluminescence lorsqu’elles se sentent menacées. Certaines recourent au flash lumineux pour effrayer leurs prédateurs, d’autres libèrent des milliers de particules lumineuses dans l’eau pour imiter le petit plancton et ainsi dérouter leurs adversaires. Mais la palme revient à la petite crevette des profondeurs : l’Acanthephyra purpurea. Pour se défendre, elle crache un « vomi bioluminescent » sur ses ennemis… médusés.
Un spectacle lunaire
En surface, la star est le phytoplancton bioluminescent ! Ces micro-organismes végétaux produisent de la lumière à la tombée de la nuit, offrant un spectacle féerique visible depuis certaines plages. Un phénomène amplifié par le mouvement de l’eau qui se pare d’un bleu fluorescent. Au grand bonheur des surfeurs. Mais ce tour de magie est d’abord destiné à intimider tout prédateur qui voudrait faire des vagues…

Monstre marin
Si vous ne l’avez pas vu dans le film « Le Monde de Nemo », vous n’avez pas pu manquer la récente remontée à la surface, au large de Tenerife, de l’effrayant « diable noir ». La baudroie des abysses, surnommée également « poisson-phare », n’a nul besoin de lumière pour survivre à 3 km sous les mers. Si elle se sert de sa lanterne frontale, remplie de bactéries bioluminescentes, c’est dans l’unique but d’attirer de succulents poissons intrigués. Une idée brillante !

Lanternes
Les être scintillants les plus connus sont ceux qu’on a la chance d’observer les soirs d’été dans nos jardins : les lucioles. Pour attirer un partenaire, ces insectes se renvoient des signaux lumineux via une réaction chimique dans leur abdomen. Un procédé qui leur permet aussi de tenir leurs prédateurs à distance, leur lueur étant assurément un gage de mauvais goût, voire de toxicité… Les vers luisants utilisent les mêmes techniques de charme, non pour séduire, mais pour se nourrir. Leurs proies éblouies viennent se prendre dans leurs filets de soie. Un spectacle ayant rendu célèbres les grottes de Waitomo, en Nouvelle-Zélande, éclairées par une constellation… de larves !
Les lucioles de nos jardins communiquent par des signaux lumineux, une réaction chimique résultantde la rencontre entre une molécule (luciférine) et une enzyme (luciférase)
Getty Images
Future lueur d’espoir
Les chercheurs rêvent de pouvoir appliquer le principe de la bioluminescence à l’éclairage public. Plusieurs projets sont en cours, dont celui de transmettre à une plante, via une bactérie, la capacité de la luciole à briller. En France, la start-up Glowee est parvenue à créer une lumière liquide, mais elle est encore trop faible que pour être utilisée dans les lampadaires des villes.

Peur bleue
Même les requins brillent d’ingéniosité dans les profondeurs crépusculaires des mers. Ainsi, le sagre porte-feu, du haut de ses 15 cm, fait scintiller ses organes génitaux. Très pratique pour se reproduire dans le noir… Le squale liche, 1,80 m, la plus grande espèce de requin bioluminescent, est quant à lui le spécialiste du camouflage. Pour chasser, il lui suffit d’attendre qu’une victime passe sous son ventre aux reflets bleutés – pouvant être confondus avec la faible lueur du ciel – pour lancer une attaque surprise !

Cet article est paru dans le Télépro du 27/3/2025
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici