Bic, la vie en 4 couleurs
Depuis une dizaine d’années, les ventes du célèbre Bic 4 couleurs explosent. L’objet serait même devenu culte. Samedi à 19h50 sur RTL-TVI, «I comme» tente de comprendre pourquoi.
Alors qu’on se blessait les gencives en le mâchouillant sur les bancs de l’école ou qu’on tentait de faire sortir le quatuor de couleurs d’un seul coup, personne n’imaginait qu’un objet aussi commun que le Bic 4 couleurs deviendrait un ustensile collector.
Objet pratique
«3 francs seulement, bleu, rouge, vert et noir, changez de couleur d’encre sans changer de stylo.» C’est avec ce slogan que le Bic 4 couleurs débarquait dans la vie des consommateurs de France et de Navarre, en 1970, vingt ans après la création de l’entreprise de «crayons à billes» par Marcel Bich et Édouard Buffard.
À l’origine, cette petite révolution existe uniquement en bleu ou corail, selon la taille de la pointe, moyenne ou fine. Mais la praticité de l’engin ne s’arrête pas là. Une petite boule surplombe en effet ce nouveau bic. Son utilité ? Tourner le cadran des téléphones fixes de l’époque afin de composer un numéro. «Cela évitait de mettre le doigt dans le cadran», affirme Ouest France.
«Plus hygiénique, plus précis et plus pratique, surtout lorsqu’on devait passer beaucoup d’appels dans la journée.»
Pari gagnant
Pour les 40 ans du 4 couleurs, l’entreprise s’autorise des changements pour la première fois et sort un stylobille à «l’étui» vert anis, muni de cartouches aux couleurs plus peps. La proposition fait un carton. «L’extérieur se pare de dizaines de couleurs différentes, de motifs (velours, granité) et même de dessins à l’effigie de super-héros par exemple et, pour ses 50 ans, il est recouvert de couleur or», relate France 3.
Quant à l’encre, la fantaisie est aussi au rendez-vous : éditions limitées, variantes de couleurs, pointe plus fine ou fluo… En une décennie de nouveaux designs, le Bic 4 couleurs réalise des records de vente. «Généralement, sur des produits arrivés à une telle maturité, c’est rare d’avoir une consommation en croissance. Mais chaque année on est surpris. C’est assez génial», explique Benoît Bemer, le directeur industriel de l’usine Bic de Montévrain, au journal La Marne. Et il y a de quoi être satisfait, chaque jour, plus de 200.000 stylos sortent de l’usine, soit un million de 4 Couleurs produits par semaine.
La guerre des Bic
Si les cours de récré sont souvent l’objet de commerces en tout genre – billes, gogos ou cartes Pokémon -, personne n’avait vu venir le «trafic de Bic 4 Couleurs». Il semblerait pourtant que nos têtes blondes s’emploient à de véritables collections, au point de se livrer une guerre sans merci, poussant certains établissements français à bannir l’objet des salles de classes. «Le Bic 4 couleurs est tellement devenu un objet de convoitise qu’il est aujourd’hui un problème. Au collège, c’est à celui qui en aura le plus, quitte à le voler, quitte à faire du trafic. Donne-moi ton Bic, je te fais tes devoirs…», explique La Voix du Nord. Une question demeure, pourquoi ? Les adolescents affirment qu’ils l’apprécient aussi pour son côté facile à customiser. Un art qu’ils aiment mettre en scène dans de nombreuses vidéos TikTok.
Le saviez-vous ?
En octobre 2021, l’entreprise Bic s’est associée avec la maison de joaillerie Tournaire et l’artiste Richard Orlinski pour créer une version en or et sertie de diamant du Bic 4 Couleurs. Prix de l’objet : 24.500 € . Celui-là s’appelle définitivement retour !
Cet article est paru dans le Télépro du 9/2/2023
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