Bataille des Ardennes, 1944 : la dernière carte de Hitler
Il y a 80 ans, alors que les Belges pensaient la guerre terminée, les Allemands lancent une dernière grande offensive sur le front Ouest : ce sera la fameuse Bataille des Ardennes. Un sujet évoqué ce samedi à 20h40 sur La Trois, dans «Retour aux sources».
Neige, froid, brouillard… Il y a 80 ans, des milliers de soldats subissent la météo hivernale durant six semaines de combats intenses dans les Ardennes belges. Dernière grande bataille de la Seconde Guerre mondiale, ce sanglant épisode est commémoré dans « Retour aux sources ».
Six mois après le Débarquement de Normandie, la fin de la guerre se profile et les jours du Troisième Reich sont comptés. Depuis septembre, les villes et villages belges sont, tour à tour, libérés par les troupes alliées. Pourtant, Hitler n’a pas dit son dernier mot, il s’apprête à jouer un dernier coup de dés : une ultime offensive sur le front de l’Ouest, plongeant les populations des Ardennes dans l’enfer des combats…
Reprendre Anvers
D’abord appelée « Wacht am Rhein » (Garde au Rhin) puis « Herbsnebel » (Brumes d’automne), cette tentative désespérée, menée par trois armées allemandes, débute le 16 décembre 1944, à 5 h 30, par un déluge de feu sur le haut plateau ardennais. Préparée en secret depuis septembre et menée – malgré ses réticences – par le maréchal von Rundstedt, elle a pour objectif de foncer au travers des Ardennes belges et du nord du Luxembourg, franchir la Meuse, reprendre le port d’Anvers et ainsi empêcher l’acheminement du ravitaillement, des renforts et isoler l’armée britannique de l’armée américaine. Tandis que la puissante aviation alliée est clouée au sol par la météo maussade, plus de 200.000 soldats allemands surprennent les 80.000 soldats américains, alors postés dans les Ardennes belges. Leur progression est jalonnée par des massacres, comme à Baugnez (Malmedy).
« Nuts ! »
Malgré le déséquilibre des forces engagées, les soldats US font preuve d’une résistance acharnée et parviennent par endroits à repousser l’ennemi. Le 21 décembre, la ville de Bastogne se retrouve encerclée par les troupes de la Wehrmacht. Aux émissaires allemands qui lui proposent la reddition, le général américain Anthony McAuliffe répond par une interjection qui restera gravée dans l’Histoire : « Nuts ! » (« Des noix ! »).
Face à la violence de l’attaque allemande, Eisenhower, le général à la tête des armées alliées, n’hésite pas à envoyer toutes les forces blindées en direction des Ardennes. Le général Patton, alors du côté de Metz, arrive en héros, libère Bastogne et reprend l’offensive vers l’Allemagne. Après six semaines d’intenses combats lors d’un hiver qui restera parmi les plus rudes que la région ait connu, l’ennemi est mis en échec le 30 janvier 1945.
Selon les mots de Winston Churchill, cette Bataille des Ardennes « est indubitablement la plus grande bataille américaine de la guerre, et sera considérée, je le crois, comme une victoire américaine à jamais célèbre ». Et, outre le dramatique bilan civil (3.000 morts, dont 2.500 Belges), elle a marqué les esprits par les conditions climatiques extrêmes, la violence de ses combats – plus de 8.000 morts chez les GI’s, plus de 17.000 morts côté allemand et des dizaines de milliers de blessés – et son issue déterminante.
Cet article est paru dans le Télépro du 12/12/2024
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