Ay Ay, Señor Météore !
Des scientifiques aux réalisateurs de films catastrophes, les météorites intriguent. Même les amateurs de «blagounettes» sont touchés.
À l’occasion des «Nuits des étoiles», organisées du 9 au 11 août 2024 dans toute la France, et dès le jeudi 8 août en Belgique, Arte propose, samedi, une programmation spéciale qui invite à un grand voyage interstellaire ! En attendant, apprenez-en davantage sur les météorites !
Il n’y avait pas de pépins !
Question : pourquoi les dinosaures ont-ils disparu ? Réponse : parce qu’ils n’avaient pas de parapluie pour se protéger d’une pluie de météorites ! C’est vrai que l’idée de l’extinction des dinosaures due à la chute d’une météorite il y a 66 millions d’années a fait de nombreux émules. Imaginaires ou bien réels, météorites (roches issues de l’espace interplanétaire arrivées naturellement sur Terre) et astéroïdes (si cette roche est dans l’espace et n’a donc pas encore traversé l’atmosphère) font fonctionner l’imaginaire et travailler les chercheurs. Elles n’ont pas fini de nous étonner.
La plus hollywoodienne
Allez, avouez. En voyant la fin du film, vous avez senti une boule vous monter dans la gorge, peut-être même avez-vous écrasé discrètement une larme. Quel film ? «Armageddon», bien sûr ! La navette Atlantis détruite par une pluie de météorites, New York percutée, un énorme astéroïde qui menace de s’écraser sur la Terre. Bruce Willis à la rescousse, son sacrifice pour sauver son adjoint et futur beau-fils, Ben Affleck. Et surtout, surtout, le final déchirant sur fond de musique d’Aérosmith. Le film de 2h30 ; réalisé par Michael Bay en 1998 ; a coûté 140 millions de dollars, mais il en a rapporté quatre fois plus au box-office mondial ! La même année, «Deep impact» mettait aussi en scène le même genre d’histoire avec, aux commandes, Robert Duvall et Morgan Freeman. Depuis, on ne compte plus les gros cailloux qui ont mené la vie dure à notre planète. Météorites, astéroïdes : des pépites pour le cinéma catastrophe hollywoodien.
La plus grande du monde
Connaissez-vous Hoba ? C’est là, au nord-est de la Namibie, près de Grootfontein, que se trouve la plus grande météorite terrestre. Ce parallélépipède de 2,70 m de côté et 90 cm de hauteur est composé à 82,4 % de fer, 16,4 % de nickel et d’un peu de cobalt de fer et de nickel, comme le noyau terrestre. Il s’agit donc très probablement du fragment issu d’un ancien astéroïde de grande dimension détruit lors d’une collision cosmique. Elle pesait 66 tonnes lors de sa découverte fortuite en 1920. Elle afficherait aujourd’hui 6 tonnes de moins sur la balance. En cause : des prélèvements scientifiques, mais aussi le vandalisme. La météorite de Hoba est tombée il y a 80.000 ans mais date de quatre milliards d’années environ. Hormis sa taille, une autre particularité est l’absence de toute trace d’impact. Pourquoi ? Le mystère reste entier.
Comme s’il en pleuvait
230 : selon la Nasa, c’est le nombre de météorites de plus de 10 grammes qui tombent sur Terre depuis l’espace chaque jour. Elles mesurent de 2 à 10 centimètres de diamètre. Le poids de la Terre s’accroît ainsi quotidiennement de 100 à 1.000 tonnes. En 1 an, cela fait 84.000 météorites qui s’abattent sur notre planète soit 180.000 tonnes. Nous en sommes donc à un peu plus de 50.000 depuis le début de l’année. Parmi les matériels météoriques les plus connus, Futura évoque, par exemple, les Perséides qui nous croisent tous les ans vers le 12 août et les Léonides tous les 33 ans vers le 17 novembre.
Le plus photogénique
À couper le souffle. Difficile de trouver expression plus adéquate pour parler du Meteor Crater. Il y a plus de 50.000 ans, l’espace et la Terre se rencontrent en Arizona. Une énorme météorite de fer et de nickel, grande comme la moitié d’un terrain de football et pesant plusieurs centaines de milliers de tonnes, percute violemment le sol. La violence du choc est effrayante, 150 fois supérieure à celle d’une bombe atomique. Tout est dévasté sur plusieurs kilomètres, une cavité géante se forme. Elle a l’aspect d’un bol de 190 m de profondeur et 1,2 km de circonférence. Aujourd’hui, le Meteor Crater Visitor Center est l’une des attractions les plus populaires du nord de l’Arizona. Souvenir de vacances 5 étoiles.
Chercheurs de cratères
À côté de ce qui se passe sur Mars ou sur la Lune, la Terre fait piètre figure. 30.000 (de 1 à 100 km de diamètre) cratères météoriques recensés sur la Lune, 300.000 sur la planète rouge, à peine 190 répertoriés sur la planète bleue. Alors quoi ? Hop, hop : la Terre esquive les météorites ? Pas du tout. Elle les efface de sa surface. Un renouvellement perpétuel de celle-ci est dû à «l’activité des plaques tectoniques, l’écoulement de l’eau, la présence de nombreux océans, l’atmosphère ou la biosphère», explique le programme de sciences participatives «vigie-ciel.org». Conséquence : les cratères disparaissent. 350 d’entre eux seraient donc encore à trouver, «une dizaine de plus de 6 km de diamètre», précise le magazine mensuel français de vulgarisation scientifique «Ça m’intéresse». En vous sommeille un chasseur de cratères ? Vigie-cratere.org propose de chercher des indices de cratères sur des photos satellites, ou d’aller soi-même sur le terrain prendre des photos d’un lieu digne d’intérêt repéré par les internautes. En chasse !
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