Aux origines de «La Bataille du climat»

Image extraite du documentaire diffusé ce dimanche sur France 5 © France 5/Efferverscence Doc//Marc Bouchage

Après un été hors norme, le début de l’automne connaît des températures record. Pourtant, la lutte contre le changement climatique n’est pas née de la dernière pluie, comme le démontre le documentaire «La Bataille du climat», ce dimanche à 20h55 sur France 5.

Les premiers à avoir dû se dire qu’il n’y avait plus de saisons, ce sont sans doute les dinosaures et leurs congénères qui habitaient la planète il y a 66 millions d’années. Quand un astéroïde géant heurte la Terre à hauteur du Mexique, les tsunamis, irruptions volcaniques et bouleversements du climat qu’il provoque ont raison de nombreuses espèces. Des plantes, des animaux disparaissent à tout jamais. Les ancêtres de l’homme ne sont pas encore de la partie.

«Plus de saisons ?» : leurs premiers représentants vont sans doute se faire la même réflexion. Il y a 165.000 ans, le climat est plutôt agréable et les Homo sapiens n’ont pas de problèmes majeurs pour se nourrir là où ils vivent, en Afrique. Ça ne va plus durer. Une très longue période glaciaire commence. Elle serait due à des variations de la rotation de la Terre autour du Soleil. 70.000 ans plus tard, des 10.000 reproducteurs sapiens, il n’en reste qu’une centaine. L’humanité vient de passer par le chas de l’aiguille.

Quelques milliers d’années plus tard encore, le froid frappe à nouveau. Du XIIIe à la moitié du XIXe siècle, les hivers rigoureux se succèdent et plongent les populations européennes dans les famines à répétition. Et nous voilà au XXe siècle. Plus question de parler de froid, c’est le réchauffement qui prend désormais toute la place.

Le début du combat

Si les générations précédentes pouvaient se retrancher derrière un «on ne savait pas», ce n’est plus notre cas. Incendies gigantesques, inondations dévastatrices, ouragans : les catastrophes naturelles prennent des proportions inédites, des événements autrefois qualifiés «d’exceptionnels» le sont de moins en moins.

Le documentaire «La Bataille du climat», dimanche soir sur France 5, dresse la longue liste des alertes qui se sont succédé depuis plusieurs dizaines d’années. Elle établit aussi la chronologie d’une bataille du climat. Celle-ci commencerait «officiellement» en 1972, il y a juste un demi-siècle. Cette année-là, le scientifique américain d’origine française René Dubos lance le cri d’appel à une prise de conscience : «Nous n’avons qu’une seule Terre !»

La première Conférence des Nations unies sur l’environnement est organisée dans la foulée, à Stockholm. C’est la première conférence mondiale qui fait de l’environnement une question majeure et aborde le danger du changement climatique. La déclaration qui en résulte marque «le début d’un dialogue entre pays industrialisés et pays en développement concernant le lien qui existe entre la croissance économique, la pollution de l’indivis mondial (l’air, l’eau, les océans) et le bien-être des peuples dans le monde entier».

Une longue lutte

Mais il n’avait pas fallu attendre 1972 pour constater que la planète se réchauffait. En 1896, le scientifique suédois Svante Arrhenius y fait pour la première fois référence, notant «l’ampleur du réchauffement dû à la combustion généralisée du charbon». Comme l’indique le National Geographic, il y voit toutefois une aubaine qui favorisera les climats terrestres les plus froids.

Au milieu du siècle dernier, on se rend compte que la présence de gaz à effet de serre ne concerne pas uniquement les régions industrialisées et que sa quantité ne cesse d’augmenter. En 1967, un rapport fait état d’une augmentation de la température de 2,5 °C avant le début du 3e millénaire et le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) est créé en 1988.

Depuis, les rapports, accompagnés de chiffres de plus en plus alarmistes, se succèdent. Tout comme les congrès à Rio, Kyoto, Copenhague et les COP («Conference of parties») chargées de vérifier le respect des engagements pris par les signataires. La COP 27 se tiendra du 6 au 18 novembre prochains à Charm el-Cheikh, en Égypte. Parmi les objectifs principaux : limiter le réchauffement climatique en deçà de 2 °C, idéalement à 1,5 °C (accords de Paris). Aujourd’hui, la planète suit une tendance de réchauffement de 2,7 °C… 

Cet article est paru dans le Télépro du 3/11/2022

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