Astéroïde : ce jour où le ciel nous tombera sur la tête
Ce mercredi à 22h45 sur La Une, «Matière grise» s’interroge sur la possibilité de voir la frayeur gauloise se réaliser. Et la réponse à la question ne va pas détendre l’atmosphère…
Par Toutatis ! Le cauchemar d’Astérix et son clan risque-t-il un jour de se produire ? Allons-nous, un beau matin, être percutés par un astéroïde ravageur ? Pour les scientifiques, la réponse est incontestablement : oui ! Une inconnue demeure néanmoins : quand ?
Pas avant 100 ans…
Normalement ! Nous n’aurions pas aimé la Terre il y a 66 millions d’années ! À l’époque, la vie sur la planète était un enfer : incendies, tsunamis et poussières suffocantes. La responsable de ce chaos ? Une météorite géante de 12 km ! Les principales victimes ? Les grands dinosaures, alors maîtres des lieux. Le funeste sort de ces animaux disparus pourrait-il devenir le nôtre ? La probabilité qu’un tel événement se produise bientôt est minime… mais pas impossible. «Les météorites qui présentent un risque de collision cataclysmique sur la Terre sont appelées « astéroïdes géocroiseurs » et commencent à dépasser les 100 m», explique le scientifique, Christophe Bonnal, à France Inter. «Il y a quelque 20.000 géocroiseurs qui, potentiellement, pourraient croiser l’orbite de la Terre. Mais, a priori, cela ne se réalisera pas dans les cent ans à venir.»
Trois stratégies
Heureusement, les scientifiques travaillent constamment pour imaginer ce que l’on appelle «des stratégies de déviation». Parmi ces stratagèmes à mette en place pour nous protéger : l’ogive nucléaire. En explosant près d’un astéroïde, elle le «pousserait» dans une autre direction. Une technique ne pouvant fonctionner qu’avec un corps céleste d’au moins 1 km. Sur un plus petit, cela risquerait de le faire exploser, ses fragments s’abattant alors à différents coins de la planète… L’autre possibilité est le «tracteur gravitationnel», pour les petits astéroïdes : «Envoyer un assemblage assez massif de satellites artificiels près de l’astéroïde. La force de gravitation s’exerçant permettrait de modifier petit à petit l’orbite de l’astéroïde», relate 20 Minutes. Enfin, pour dévier les rochers de taille moyenne, un «satellite kamikaze» aurait la mission suicide de se heurter à très grande vitesse contre l’astéroïde afin d’en modifier la vitesse et la trajectoire.
Réaction trop lente
Le hic ? Les instances chargées de surveiller le ciel souffrent de deux lacunes. La première est le timing. «Le grand problème qui demeure, c’est qu’on n’arrive pas encore à les détecter suffisamment à l’avance», poursuit Christophe Bonnal. «Pour bien faire, il faudrait que l’on repère les astéroïdes potentiellement dangereux deux, trois ans à l’avance.» En 2020, nous avions pu observer la comète de Neowise. Si cet événement était magnifique pour les yeux, son passage proche de la Terre n’avait été détecté que… quatre mois à l’avance ! Le second couac est que l’on peine à déterminer la taille et le nombre exact des astéroïdes préjudiciables. «Sur les météorites mesurant entre 300 m et 1 km, ce qui est déjà très gros, on estime qu’il y en a à peu près 15.000. Sur ces 15.000, on n’en connaît que 4.000…»
Le saviez-vous ?
- Chaque jour, il tombe au moins 100 tonnes de météorites sur Terre, sous la forme de minuscules grains.
- En février 2013, à l’est de l’Oural, en Russie, un astéroïde de 19 m a explosé dans le ciel provoquant une onde de choc qui fit jusqu’à 1.500 blessés.
- En 2016, un homme trouve la mort dans une explosion suspecte, en Inde. L’enquête des autorités locales a favorisé la chute d’une météorite faute de traces d’explosifs, contre l’avis de la Nasa.
Cet article est paru dans le Télépro du 16/6/2022
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