Animaux : mythes et légendes

Non, les éléphants ne craignent pas spécialement les souris ! © Getty Images
Stéphanie Breuer Journaliste

Ce jeudi à 19h50, «Tout s’explique» s’intéresse aux idées reçues sur les animaux et, avec l’aide de spécialistes, rétablit quelques vérités.

Un éléphant ça trompe énormément

S’il est vrai que l’éléphant a une mémoire phénoménale, d’autres mythes circulent à son sujet. Tout d’abord, sur l’usage de sa trompe. Un éléphant baisse difficilement sa tête pour boire, il utilise donc sa trompe. Mais celle-ci, qui n’est qu’un prolongement de la lèvre supérieure et du nez, ne lui sert pas à boire, mais à aspirer de l’eau pour ensuite pulvériser le liquide dans sa bouche. Ensuite, l’idée selon laquelle les éléphants auraient peur des souris n’a jamais pu être prouvée. Par contre, un autre animal, plus petit encore, leur inspire réellement de la crainte : l’abeille. Quant à l’expression «marcher comme un éléphant», elle est erronée car, malgré sa taille et son poids, le pachyderme est capable de se déplacer en silence. Enfin, l’éléphant ne se rend pas dans un endroit spécifique pour mourir. Certes, des «cimetières d’éléphants» ont bien été retrouvés, mais ils ne sont pas la preuve d’une volonté de mourir dans un lieu précis. Ces ossements retrouvés appartiendraient plutôt à des animaux victimes de la chasse ou de la sécheresse.

Bonne vue

Animal suscitant souvent la peur, la chauve-souris a, elle aussi, du mal à se défaire de certaines idées reçues à son encontre, comme celle, totalement fausse, selon laquelle elle s’accroche dans nos cheveux. Habituées à chasser dans le noir, la plupart des chauves-souris se déplacent grâce à l’écholocation, un système à base d’ultrasons. On pense donc à tort qu’elles n’ont pas besoin de leurs yeux et qu’elles sont aveugles. En fait, elles ont plutôt une bonne vue et sont même très sensibles à la lumière.

Faire l’autruche

L’autruche est connue pour enterrer sa tête dans le sable en cas de danger. Ce qui a d’ailleurs donné naissance aux expressions «faire l’autruche» et «pratiquer la politique de l’autruche». Dès le I er siècle, l’auteur romain Pline l’Ancien évoque cette habitude dans son «Histoire naturelle» : «Leur stupidité n’est pas moins singulière : elles s’imaginent, avec un corps si grand, que lorsqu’elles ont caché leur tête dans les broussailles, on ne les voit plus». Toutefois, la réalité serait bien différente car l’autruche aurait du mal à respirer avec sa tête dans le sol. Si l’autruche enfouit sa tête, c’est uniquement pour chercher de la nourriture ou pour surveiller ses œufs. Il lui arrive également de placer sa tête près du sol en cas de tempête, afin de pouvoir mieux respirer.

Du sang pour se reproduire

Chaque été, les moustiques reviennent en force pour faire de nos nuits un cauchemar. Et plus spécialement les femelles qui nous piquent pour prélever du sang. Mais contrairement à une idée reçue, ce n’est pas pour s’alimenter qu’elles le font – comme de très nombreux insectes, les moustiques se nourrissent du nectar des fleurs et des plantes -, mais parce qu’elles portent des œufs. En effet, le sang des mammifères est indispensable à leur reproduction. Les femelles ont besoin des protéines contenues dans le sang pour que leurs petits puissent se développer avant la ponte. Chaque «repas» de sang permet au moustique de pondre jusqu’à deux cents œufs.

De la graisse et non de l’eau

Autre idée répandue, celle selon laquelle les bosses du chameau et celle du dromadaire sont des réservoirs d’eau. En réalité, ces bosses sont pleines de graisse et jouent le rôle de réserves d’énergie en cas de jeûne. Les bosses du premier peuvent contenir jusqu’à 12 kilos chacune et celle du dromadaire 15 kilos. Quand elles se vident, les bosses du chameau pendent alors sur le côté. Pour reconstituer ses réserves, l’animal doit bien manger, et pas uniquement boire en suffisance.

Communiquer en couleurs

Beaucoup imaginent le caméléon en as du camouflage. En réalité, se fondre dans le paysage n’est pas une priorité car ce lézard peut compter sur sa vitesse de déplacement – certaines espèces sont capables de courir jusqu’à 30 km/h – pour se mettre à l’abri d’un éventuel prédateur. Son changement de couleur est, avant tout, une façon de communiquer avec ses congénères. Par la couleur de sa peau, le caméléon manifeste sa peur, son stress ou son excitation sexuelle. S’il est calme et détendu, sa couleur sera plus douce ; s’il fait la cour ou se sent en danger, sa couleur sera plus vive.

Deux lombrics en un ?

Contrairement à une croyance populaire, si on coupe un ver de terre en jardinant, les deux morceaux ne repoussent pas pour donner deux lombrics. Certes, les deux parties peuvent continuer à tortiller, mais cela ne dure qu’un temps. En effet, cet invertébré, essentiel à nos sols, est composé d’organes vitaux (cerveau, quatre cœurs, organes reproducteurs…) à l’avant du corps et d’un long intestin et d’un anus à l’arrière. Si le ver de terre perd sa partie arrière sans endommager ses organes vitaux, il peut survivre et voir son corps repousser doucement. Par contre, la partie arrière n’a aucune chance de survie.

Cet article est paru dans le Télépro du 2/2/2023

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