Animaux : les as du camouflage

La theloderma corticale, ou grenouille mousse ! © Isopix
Stéphanie Breuer Journaliste

Ce jeudi à 19h50 dans «Tout s’explique», Maria Del Rio s’intéresse aux nombreuses espèces qui, pour se protéger ou piéger leurs proies, se fondent dans le paysage.

Une seconde !

Elle ne distingue pas les couleurs, mais il ne lui faut qu’une fraction de seconde pour en changer ! La seiche est l’une des championnes du camouflage. Par réflexe, elle parvient à modifier sa forme, sa couleur, le motif et la texture de sa peau afin de se cacher et de surprendre ses proies. Ce céphalopode est ainsi capable de se fondre dans les coraux, les algues ou le reflet des vagues. Une faculté qui, malheureusement, tend à s’étioler avec l’âge.

Plate comme du papier

Les araignées ne manquent pas de talent pour se fondre dans le décor. La palme revient à la dolophones, connue en anglais sous le nom de «wrap-around spider» (l’araignée enroulante), qui se camoufle en aplatissant son corps pour s’enrouler autour des branches d’arbres. Que les arachnophobes se rassurent, cette variété vit principalement en Australie !

Comme une feuille

Les insectes sont des champions du mimétisme. La preuve avec le gastropacha quercifolia, un papillon vivant en Europe aussi connu sous le nom de feuille-morte du chêne. Au début de l’automne, il est très difficile de distinguer ses ailes d’une feuille morte. Dans le même registre, la chenille du papillon Baron (euthalia aconthea) imite les nervures des feuilles sur lesquelles elle vit, en Asie du Sud-Est.

Jolie comme une fleur

Vivant dans les forêts tropicales de Malaisie et d’Indonésie, la mante orchidée a l’apparence de la fleur du même nom. Pas pour se protéger, mais pour mieux surprendre ses proies. Les papillons viennent sans méfiance butiner ce qu’ils croient être une fleur et tombent dans le piège de leur prédateur.

Ça mousse !

Les batraciens sont aussi des experts du camouflage. Parmi eux, la theloderma corticale, aussi appelée grenouille mousse, vit dans les forêts primaires du Vietnam. Sa peau verte tachetée et les protubérances qu’elle porte lui permettent de se fondre dans la mousse végétale. De plus, en cas de danger, elle se met en boule et fait la morte !

Drôle d’oiseau

Dans les forêts tropicales d’Amérique, le grand ibijau est décidément un drôle d’oiseau. Durant la journée, cet animal nocturne se perche sur un arbre, à plusieurs mètres du sol. Son plumage ressemblant à de l’écorce d’arbre lui permet de passer inaperçu parmi les branches. Maître du camouflage, le grand ibijau est très difficile à observer dans son milieu naturel.

Un habitat pour la vie

Dans les fonds marins, l’hippocampe pygmée se fond parfaitement dans le décor. Ne mesurant pas plus de 2 cm, il «élabore» son camouflage. À la naissance, il est de couleur brun foncé. Il s’agrippe ensuite à des coraux dont il prend la couleur et ne les quitte plus de toute sa vie. Un autre de ses congénères survit aussi grâce au mimétisme. L’hippocampe feuille (ou dragon de mer feuillu) trompe ses prédateurs grâce à ses excroissances en forme d’algues.

Cet article est paru dans le Télépro du 18/3/2021

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