Animaux : des parents aux petits soins !
La nature peut être cruelle envers les nouveau-nés vulnérables et inexpérimentés. Ce jeudi à 19h50 sur RTL-TVI dans «Tout s’explique», Maria Del Rio s’interroge : les animaux sont-ils de bons parents ?
Phénomène Tanguy
Comme chez les humains, certains animaux ont parfois du mal à quitter le cocon familial. C’est le cas de l’orang-outan, qui donne naissance à un petit tous les sept ou huit ans. «Ce dernier reste ensuite avec sa mère jusqu’à l’âge de 6 ans, ou lorsqu’un nouveau petit est en route», explique, au National Geographic, Helen Morrogh-Bernard, primatologue à l’Université d’Exeter au Royaume-Uni.
Chez les éléphants d’Afrique, les femelles restent toute leur vie dans leur troupeau natal, l’éléphante la plus âgée étant en général la matriarche du groupe. De leur côté, les mâles, dont l’espérance de vie est d’environ 56 ans, prennent leur envol entre 9 et 18 ans. Les orques vivent aussi en groupes dirigés par les femelles. Les mâles ne quittent leur famille que le temps de se reproduire.
Enfin, chez les tamarins, primates d’Amérique du Sud, «des «adolescents» mâles ou femelles restent avec la famille pour garder leurs petits frères et/ou petites sœurs», explique encore le National Geographic.
Mères modèles
Au rayon des mamans poules, la pieuvre fait figure de bonne élève. Pour protéger ses œufs des prédateurs, elle est capable de les couver durant plusieurs mois sans bouger et sans se nourrir (son métabolisme tourne alors au ralenti). Au large de la Californie, des scientifiques auraient même observé une pieuvre couver ses œufs durant plus de… quatre ans !
La femelle dauphin est, elle aussi, une mère dévouée pour son bébé, qui nage auprès d’elle dès sa naissance. Elle l’allaite jusqu’à quatre fois par heure pendant les quatre à huit premiers jours et développe un lien très fort avec son petit. S’il se perd, la mère émet un sifflement caractéristique pour l’aider à localiser le groupe. De nombreuses espèces doivent apprendre à leurs rejetons à se déplacer.
C’est le cas de la loutre qui s’improvise professeur de natation pour ses bébés, qui ne savent pas nager naturellement à la naissance.
Enfin, les ourses sont très protectrices envers leurs oursons, qu’elles gardent auprès d’elles deux ans et demi, le temps d’apprendre les rudiments de la vie sauvage. Elles les protègent des prédateurs et des ours mâles, ceux-ci n’hésitant pas à tuer des petits pour s’accoupler avec la femelle.
Papas poules
Si, le plus souvent, les femelles s’occupent de leur progéniture, chez certaines espèces, ce rôle revient aux mâles. Dans les difficiles conditions de l’Antarctique, le manchot empereur marche des dizaines de kilomètres pour rejoindre l’aire de nidification, où la femelle lui confie son œuf. Le mâle se charge ensuite de le protéger du froid durant deux mois, tandis que la femelle se met en quête de nourriture pour le futur bébé. Après la naissance, les deux parents s’occupent du jeune manchot à tour de rôle.
Le jacana est, lui aussi, un papa très investi. Cet oiseau aquatique construit le nid, couve les œufs et prend soin des petits. Pendant ce temps, la femelle s’accouple avec plusieurs autres mâles.
De son côté, le crapaud accoucheur (ou alyte obstetricans), comme son nom l’indique, aide la femelle à mettre bas. Le mâle se place sur la femelle au moment opportun, s’agrippe avec ses pattes avant et récupère les œufs (entre 15 et 80 !) à l’intérieur de la femelle avec ses pattes arrière. Son rôle ne s’arrête pas là : ensuite, il les féconde, les porte sur son dos et les hydrate jusqu’à l’éclosion.
Enfin, l’hippocampe fait figure d’exception puisqu’il est la seule espèce à donner naissance à ses petits et subit même des contractions ! Le mâle dispose d’une poche ventrale, dans laquelle la femelle dépose ses œufs. Il peut alors les fertiliser et les incuber durant tout le temps de la gestation, pouvant aller jusqu’à 45 jours.
La quantité ou la qualité
Les soins apportés à leur progéniture sont très variables selon les espèces animales, de même que le nombre de petits élevés au cours d’une vie. «Si une femelle mammifère n’élève que quelques dizaines de jeunes au maximum au cours d’une vie de plusieurs années, les insectes les plus prolifiques peuvent pondre durant leur courte vie de quelques semaines ou quelques mois jusqu’à plusieurs dizaines de milliers d’œufs», écrit Vincent Albouy dans «L’Art d’être parent chez les animaux» (Éditions Quæ). Pour les seconds, la quantité prime sur la qualité.
Ainsi, «la plupart des invertébrés semblent peu se préoccuper de leurs rejetons», poursuit l’entomologiste. «Parmi les insectes, chez la très grande majorité des espèces, la femelle se contente de déposer ses œufs sur le garde-manger, plante ou hôte animal, ou à proximité immédiate. Certaines espèces ne font même pas cet effort.
Le demi-deuil, papillon dont les chenilles se nourrissent de graminées, pond en vol au-dessus des prairies, lâchant ses œufs au hasard.»
Cet article est paru dans le Télépro du 5/5/2022
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