Animaux : ces bêtes de sexe…

Des études ont démontré que chez la mouche drosophile, l’éjaculation était quelque chose de gratifiant © Universal Images Group via Getty Images
Alice Kriescher Journaliste

Ce samedi à 22h25 avec le documentaire «Animaux : le sexe en toute liberté», Arte nous éclaire sur la sexualité d’animaux à la vie intime bien plus diverse qu’on ne l’imagine.

De la pansexualité à l’homosexualité,en passant par le changement de sexe et l’onanisme, les 11 millions d’espèces qui composent le monde animal explorent l’érotisme de manière décomplexée.

Pour le plaisir

On l’a longtemps nié, pourtant, les animaux explorent non seulement leur sexualité en dehors des besoins reproductifs mais, surtout, ils prennent du plaisir à le faire. « Les animaux jouissent-ils ? 95 % des animaux ne pensent qu’à ça ! », affirme Thierry Lodé, naturaliste et auteur d’ « Histoire naturelle du plaisir amoureux ». Pour en avoir le cœur net, les scientifiques ont joué aux voyeuristes en mesurant les constantes de différents animaux durant l’acte copulatoire. Résultat, de nombreux vertébrés mâles ou femelles semblent bien éprouver les manifestations caractéristiques d’un orgasme. « Respiration rythmique, changements dans la fréquence cardiaque, spasmes vaginaux et anaux et des expressions faciales explicites », détaille France Culture. « Il a même été démontré que l’éjaculation était gratifiante chez les mouches drosophiles. »

Peace and love

Chez les bonobos, ce primate cousin du chimpanzé, la sexualité prend un place particulièrement grande. « On observe un contact de nature sexuelle environ toutes les 90 minutes. Les bonobos sont d’ailleurs la seule espèce du règne animal, hormis les humains, à faire l’amour face à face », indique Ça m’intéresse.

Chez les bonobos, on observe un contact de nature sexuelle environ toutes les 90 minutes ! © Getty Images

Une libido débridée qui n’est pas dénuée d’intérêt : elle sert essentiellement à maintenir paix et bonne entente au sein du groupe. « Le bonobo est adepte du « sexe convivial » dont l’objectif est avant tout social », précise GEO. « Ils ont une sexualité très libre et s’adonnent à la masturbation. Entre mâle, femelle, individus du même sexe, jeune et plus âgé, le sexe est la solution à tout chez les bonobos. »

Je suis libertin, je suis un dauphin

Dans le mystérieux monde marin, le dauphin s’en donne à cœur joie en matière de sexualité. Ici encore, on ne s’encombre point du genre de son partenaire. Adeptes des relations homosexuelles, les femelles se procurent régulièrement du plaisir entre elles à l’aide de leur bec ou nageoire.

On observe chez les dauphins des relations homosexuelles et des plaisirs solitaires © Getty Images

« Et si d’aventure, un dauphin se retrouve seul, il peut user d’imagination pour un plaisir solitaire », détaille GEO. « Fond marin et bouées servent en effet de base de frottement, souvent. »

Canard vicelard

Durant la période reproductive, le pénis du canard, en forme très particulière de spirale, peut atteindre jusqu’à un tiers de la taille totale de l’animal sous l’effet de l’excitation. Gonflé à bloc lorsqu’il aperçoit une femelle, le canard entre alors en période d’érection dite « explosive ». « En moins d’une demi-seconde, l’oiseau enivré par la testostérone, déploie sans prévenir son organe », explique-t-on sur France Inter.

Chez les canards colverts, la saison des amours prend une tournure particulièrement glauque : le viol collectif © Getty Images

Si ce rapport par surprise est déjà pénible pour la femelle, chez les canards colverts spécifiquement, la saison des amours prend une tournure particulièrement glauque où le viol collectif est la norme. Heureusement, la femelle possède une arme secrète : au pénis en tire-bouchon de Monsieur, les canes répondent par un vagin qui tournicote dans l’autre sens, sorte de labyrinthe pour faire barrage au violeur.

À l’envers à l’endroit

Avec une vingtaine d’heures de sommeil par jour, les chauves-souris chiroptères n’ont qu’un court laps de temps pour s’envoyer… à l’envers ! Comme pour leur repos, la position favorite de ces petits mammifères est la tête en bas afin de faciliter l’écoulement de la semence. Outre ces acrobaties, les chauves-souris pratiquent également le sexe oral, une découverte qui a valu, en 2010, un prix Nobel de biologie aux scientifiques britanniques qui en sont à l’origine. Chez la chauve-souris, la fellation permettrait une meilleure lubrification et posséderait des vertus bactéricides prévenant la transmission de MST. Ces animaux sont loin d’être les seuls à user du sexe oral, ainsi le ténébrionidé de Mongolie, sorte de coléoptère, gratifie les femelles de cunnilingus, tout comme les araignées noires de Darwin, présentes à Madagascar. Quant aux ours et aux morses, ils n’attendent pas de tomber sur un partenaire puisqu’ils s’adonnent volontiers à l’autofellation.

Escargot non genré

On a du mal à le croire à les voir se trainer dans nos jardins, pourtant, l’acte sexuel chez l’escargot est loin d’être de tout repos. L’animal hermaphrodite se présente d’abord sous sa forme mâle pour se lancer, avec un autre congénère, dans de langoureux préliminaires rythmés par des enlacements et des baisers baveux.

Non genrés, les escargots changent de sexe durant l’acte sexuel © AFP via Getty Images

Ensuite, les deux romantiques doivent se piquer avec leurs dards afin de capter le mucus de spermatozoïdes. « Une fois cette étape réalisée, les deux escargots mâles changent de sexe », relate GEO. « Les bêtes à cornes peuvent ainsi former des ovules et les féconder avec leurs réserves de mucus. »

Cet article est paru dans le Télépro du 6/3/2025

Le saviez-vous ?

La limace jaune possède un pénis frontal, tandis que le poisson argonaute voit son pénis se détacher de son corps afin de féconder la femelle. Rassurez-vous, ce dernier repousse.

Les girafes femelles urinent sur leurs congénères pour signifier qu’elles sont disposées à entamer une relation. Chez le porc-épic, c’est l’inverse, monsieur doit arroser madame et, si la miction la convainc, elle lui présentera sa croupe (dénuée de picots !).

L’adage est réel, les lapins sont chauds : actifs dès l’âge de 3 mois, ils sont fertiles à peu près toute l’année. Contrairement au panda, très paresseux sur le plan sexuel, il n’est pas rare que certains zoos diffusent à ces animaux des films « pornographiques », histoire de leur montrer la marche à suivre.

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