Andorre-la-Vieille… histoire
Samedi à 21h, «Échappées belles» (France 5) nous embarque pour Andorre et sa capitale, Andorre-la-Vieille. Micro-État apprécié des touristes pour ses pistes de ski et ses produits détaxés, la principauté est aussi un écrin de nature préservé à la longue histoire.
Enclave pyrénéenne coincée entre la France et l’Espagne, Andorre est grande comme un mouchoir de poche. Elle peut cependant se targuer d’être, en Europe, le plus spacieux des six micro-États, devançant le Liechtenstein, Malte, Monaco, Saint-Marin et le Vatican. Petite par sa taille, mais grande par son histoire vieille de plus de trois mille ans, partons à la découverte du passé d’Andorre.
C’est ce sacré Charlemagne ?
La légende raconte que Charlemagne aurait fondé Andorre en 805 pour remercier les habitants de l’avoir aidé dans sa lutte contre les Sarrasins. Pourtant, bien avant le roi des Francs, au IIe siècle avant J.-C., l’historien grec Polybe nomme pour la première fois les «Andosins» dans un texte consacré à la description de la traversée des Pyrénées par Hannibal. «Une visite des différents sites archéologiques permet aux curieux d’observer des fragments de céramique, gravures, bijoux ou autres objets de la vie quotidienne datant de cette époque», indique le site du Petit Futé.
Mais alors, que vient faire le Grand Charles dans cette histoire ? Si Andorre existait déjà, c’est bel et bien Charlemagne puis son fils, Louis le Pieux, qui ont organisé le petit État politiquement, en faisant du territoire une zone tampon entre les musulmans d’Espagne et l’empire Franc. En 843, Charles II, dit «Le Chauve», petit-fils de Charlemagne, stabilise à nouveau la situation en confiant une partie d’Andorre à une dynastie locale espagnole du comté d’Urgell : Andorre entame son histoire politique avec un pied de chaque côté des Pyrénées.
Salut les coprinces !
En 1278, la bipolarité géopolitique d’Andorre est scellée noir sur blanc. Cette année-là, l’archevêque espagnol d’Urgell et le comte de Foix, côté français, signent un traité faisant d’eux les premiers coprinces de l’histoire du petit territoire. «Ce texte, appelé paréage, fait état d’un droit féodal d’association entre deux ou plusieurs seigneurs, leur assurant une égalité de droits et une possession en indivision sur une même terre», relate le site Rendez-vous en Andorre. «Ils se répartissent la souveraineté, organisent un système d’impôt et établissent des règles judiciaires.»
Au moment de la Révolution française, les nouvelles institutions rejettent l’accord féodal qui lie la nouvelle république à Andorre et un vide politique s’installe. En 1806, à la demande des Andorrans, l’empereur Napoléon Ier restaure la souveraineté française sur les vallées d’Andorre. Cet héritage de l’ancien régime perdure encore aujourd’hui, faisant du président de la République française et de l’archevêque d’Urgel en fonction les coprinces d’Andorre.
Petit Dubaï
Aujourd’hui, Andorre compte sur son territoire de 468 km² près de 85.000 habitants, principalement issus de l’immigration de la péninsule ibérique. Et pour cause, avec ses paysages somptueux et sa fiscalité avantageuse, Andorre est en passe de devenir un mini Dubaï.
«Depuis la crise du covid, bon nombre de youtubeurs, d’instagrameurs ou de gamers ont décidé d’installer leur webcam dans ce micro-État», explique La Dépêche. Et c’est loin d’être uniquement pour le cadre de vie : «Taux d’imposition sur les revenus les plus élevés de seulement 10 %, aucun impôt sur les successions, secret bancaire, TVA à 4,5 %…»
Cependant, la situation pourrait devenir très prochainement un chouïa moins idyllique pour les exilés. L’afflux de ces nouveaux Andorrans au fort pouvoir d’achat a provoqué une hausse des prix sans précédent dans le secteur immobilier. Les habitants ont fait entendre leurs inquiétudes et le gouvernement a réagi.
«Désormais, les non-résidents n’ont plus le droit d’investir dans l’immobilier. Une mesure provisoire en attendant de voter une nouvelle taxe sur les transactions», poursuit La Dépêche.
«Ce n’est pas tout ! Langue officielle oblige, les nouveaux résidents pourront se voir imposer trente heures de cours de catalan, avec un examen à la clé.»
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici