Anatomie spatiale : ce que le corps des astronautes doit endurer

Extrait du documentaire «Les Cobayes du cosmos, confidences d'astronautes» © France 5/Cocottes Minute Production/Nasa
Aurélie Bronckaers
Aurélie Bronckaers Journaliste

Vertige, radiation, problème vasculaire, la conquête de l’espace a un prix… humain.

Qui n’a jamais rêvé de monter dans une fusée ? De vivre des aventures passionnantes comme dans «Star Wars» ou «Star Trek» ? Mais si l’espace semble merveilleux, il apporte aussi son lot de complications physiques et psychologiques…

Jeudi à 20h55, France 5 diffuse le documentaire «Les Cobayes du cosmos, confidences d’astronautes», qui enquête sur les solutions qui peuvent y être apportées.

Un extraterrestre ?

Aucun astronaute n’est revenu indemne de son séjour dans l’espace. En cause ? Les conditions de vie différentes de celles de la Terre. Le confinement, la micropesanteur et les radiations entraînent de multiples effets secondaires. Cela va de la désorientation neuro-vestibulaire, qui provoque des nausées et vertiges, aux soucis cardiovasculaires, en passant par la perte de la densité minérale osseuse et l’allongement de la colonne vertébrale, étirant parfois la taille de 3 à 5 cm.

L’astronaute français Jean-François Clervoy explique que les voyageurs spatiaux deviennent «des extraterrestres sur le plan physiologique». «Si l’on amène un astronaute qui vient de rentrer d’une longue mission spatiale à l’hôpital sans révéler son métier, les médecins lui diront qu’il a de l’ostéoporose, des problèmes cardiovasculaires, des troubles de l’équilibre, peut-être même le sida en raison d’une baisse du système immunitaire.»

Des études indiquent aussi que l’espace a des effets sur la fertilité, la vue et l’ADN.

Préparation

Pour favoriser l’adaptation et minimiser les désagréments, les astronautes reçoivent une formation rigoureuse. Pour sa première mission à bord de l’ISS (de novembre 2016 à mai 2017), Thomas Pesquet s’est préparé pendant sept ans ! Au programme : des cours intensifs en informatique, mécanique spatiale et science des réseaux.

Le Français a aussi appris «les techniques et procédures médicales de base ainsi que les principaux systèmes de la Station spatiale, de la navette qui l’y emmènera et de la capsule Soyouz grâce à laquelle il reviendra sur Terre», peut-on lire sur le site de l’ESA.

Un jeu d’enfant pour l’astronaute qui déclare que l’apprentissage le plus difficile était la maîtrise du russe ! «Être astronaute, c’est être à l’école toute sa vie», souligne-t-il. «Le petit message à faire passer aux personnes attirées par cette carrière : il faut aimer étudier et se remettre en question régulièrement.»

Thomas Pesquet a de plus reçu un bon nombre de leçons de plongée et de vol parabolique. Avec deux collègues, il a aussi participé à un stage hivernal de survie en Russie.

À la conquête de Mars

La planète rouge fait beaucoup d’envieux. Elon Musk, le premier. Il espère poser son premier équipage de bénévoles avant 2026. Et il y prédit des morts… «Honnêtement, un groupe de personnes mourra probablement au début. Ce sera inconfortable, un voyage ardu et dangereux.»

En effet, les conditions de vie seront difficiles, notamment à cause des radiations spatiales, indique Virginia Wotring. «Le champ magnétique terrestre nous protège des radiations jusqu’à une certaine distance de la Terre, mais si l’on s’en éloigne trop pour voyager vers des planètes lointaines, notre corps y sera nécessairement exposé.» La colonisation de Mars est à ce prix…

Cet article est paru dans le Télépro du 14/10/2021

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