Allergies, dents, sommeil…Allô ! Maman, bobo !
Insomnies, maux de dos, caries… Pour conclure la saison de «Tout s’explique», ce jeudi à 19h50 sur RTL-TVI, Maria Del Rio se penche sur nos petites douleurs du quotidien.
Allergie au volant, danger au tournant
Chaque année, au printemps, c’est la même rengaine. Yeux larmoyants et gonflés, éternuements fréquents… Le rhume des foins fait son retour et concerne une personne sur six. En plus d’être dérangeants au quotidien, les symptômes peuvent constituer un réel danger au volant. Selon une étude relayée par l’Agence wallonne pour la sécurité routière (AWSR), un rhume des foins non traité aurait le même effet au volant que deux ou trois verres d’alcool. Les éternuements – qui entraînent, par un mécanisme réflexe, la fermeture des yeux pendant un bref instant – peuvent être la source d’accidents. De plus, les antihistaminiques peuvent provoquer de la somnolence, des étourdissements et de l’inattention. Or le risque d’accident est cinq fois plus élevé sous influence de médicaments. Pour les personnes concernées, l’AWSR conseille de faire régulièrement changer le filtre à pollen du véhicule et de demander, lors de l’entretien, de nettoyer le circuit de climatisation et d’aération de l’habitacle, ou d’aspirer régulièrement l’intérieur.
Attention aux dents !
Le sport est excellent pour la santé, c’est une certitude. Par contre, il peut être néfaste pour la santé… bucco-dentaire ! Et cela concerne particulièrement les joggeurs, plus sujets aux caries et à l’érosion de l’émail. Car une activité physique intense diminue la production de salive, qui ne joue alors plus son rôle protecteur. Bien s’hydrater et mâcher des chewing-gums sans sucre est donc recommandé.
Le régime alimentaire des sportifs joue aussi un rôle car la consommation de grandes quantités de glucides (pâtes, fruits secs, barres de céréales…) provoque des pics d’acidité qui, sur le long terme, fragilisent l’émail et favorisent l’attaque des bactéries. Pour y remédier, il est important de boire les boissons énergisantes à la paille (pour éviter le contact avec les dents) et bien respecter le brossage des dents deux fois par jour. L’idéal est de faire comme la gagnante de l’Ultra-Trail du Mont-Blanc (UTMB) 2021, la traileuse américaine Courtney Dauwalter, qui se brosse les dents après chaque ravitaillement !
Deux nuits en une
Si dormir d’une seule traite, sans interruption, est le rêve de tous les insomniaques, cela n’a pas toujours été la norme. Durant des millénaires (la première attestation date de «L’Odyssée» d’Homère au VIII e siècle avant notre ère) et jusqu’à la révolution industrielle, la nuit était divisée en deux périodes : le premier sommeil (ou sommeil du soir) et le second sommeil (sommeil du matin). Une découverte faite au début des années 1990 par l’historien Roger Ekirch qui utilise l’expression «sommeil biphasique». Attestée en Europe, en Afrique, en Asie et en Amérique du Sud, cette habitude consistait à dormir quelques heures durant la soirée (jusqu’à 23 heures) et, après une période de veille, à se recoucher vers 1 heure jusqu’au lever du soleil. Durant la veille, chacun s’occupait à sa manière : surveillance du bétail pour les paysans, prières pour les chrétiens, moments intimes pour les couples… Cette habitude s’est perdue à la révolution industrielle. «L’éclairage artificiel a naturellement permis aux gens de se coucher plus tard», a expliqué l’historien sur la BBC. Le sommeil s’est adapté, est devenu plus profond et nous avons petit à petit cessé de nous réveiller au début de chaque nuit.
Maladie de l’ombre
Avec le rythme trépidant de nos vies, il est fréquent et normal de ressentir de la fatigue. Mais celle-ci peut parfois relever d’une maladie et devenir chronique. Peu connue, l’encéphalomyélite myalgique (EM) affecte pourtant plus de 40.000 personnes dans notre pays. Appelée couramment Syndrome de fatigue chronique, elle touche davantage les femmes et se caractérise par une profonde fatigue, des troubles du sommeil, des douleurs… «75 % des malades EM sont incapables de travailler et 25 % de ceux-ci sont constamment alités», précise l’association Millions Missing Belgique. Si la cause du syndrome est toujours indéterminée, des facteurs environnementaux, génétiques, viraux ou microbiens pourraient avoir une incidence sur son développement. Une reconnaissance et une meilleure prise en charge de cette maladie est d’autant plus nécessaire que «10 à 20 % des personnes atteintes de covid long développeraient une EM».
Comme des bêtes
Pour de nombreux maux du quotidien, la langue française propose une expression en lien avec nos amies les bêtes. Ainsi, «avoir un chat dans la gorge» s’emploie lorsque l’on est enroué, tandis que les Anglais ont plutôt «une grenouille dans la gorge». «Tousser comme un bœuf» fait référence à une toux forte et puissante. «Être malade comme un chien» est une expression datant du XVIIe siècle, une époque où les chiens bénéficiaient de peu de soins et étaient souvent laissés à l’agonie. Une forte fièvre est souvent qualifiée de «fièvre de cheval». D’ailleurs, un «remède de cheval» se dit d’un traitement très fortement dosé. En cas de choc violent et brutal au niveau des cervicales, on évoque alors «le coup du lapin», une expression venant de la pratique consistant à tuer le lapin par un coup direct derrière la nuque. Enfin, «avoir des fourmis» dans les jambes ou les bras s’utilise en cas d’engourdissements des membres.
Cet article est paru dans le Télépro du 26/5/2022
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