
Alimentation : ma savoureuse amie la rose
On l’aimait déjà pour sa beauté et son parfum délicat. Vendredi à 18h50 avec le documentaire «Voyage gourm, Arte nous démontre à quel point la rose peut aussi être un plaisir pour nos papilles.
À la croiser dans de nombreux jardins, la voir chaque année être la star des bouquets de fleurs romantiques et l’apercevoir, en qualité de symbole dans de nombreuses œuvres, nous pensons connaître la rose par cœur. Et pourtant, cette fleur possède secrets et vertus insoupçonnés. •
Manger la vie en rose
Envie de mettre une pincée de romantisme dans votre menu cette semaine ? Bonne nouvelle, toutes les variétés de roses sont comestibles, la seule condition pour les cuisiner, sans risquer l’intoxication, est de les choisir impérativement non traitées par produits chimiques. Autre avantage, ces dernières se consomment aussi bien crues, que cuites, en préparations salées, sucrées, en huile ou infusion. Pour les employer en cuisine, vous pouvez utiliser des pétales réfrigérés du commerce, ou entreprendre de parer la fleur vous-même. Pour ce faire, séparez la tige du bouton en cassant la base avec vos doigts, ôtez les étamines, le pistil et les quelques pétales sombres qui les entourent… c’est prêt !
Vendredi, sur Arte, la jeune cheffe franco-allemande Lucie Fischer-Chapalain explore les roses en cuisine. De quoi vous inspirer…
© Benjamin Wistorf
Rosement bon
Pour ne rien gâcher, la rose présente différents intérêts nutritifs. Ainsi, le pétale est pourvu en protéines (7,58 g/100 g), tandis que le fruit du rosier, le cynorhodon, est un petit concentré d’antioxydants. « Les pétales donnent du goût et le fruit est riche en vitamine C même si, lorsqu’il est séché, il en perd un peu. Avec ce cynorhodon (rosier sauvage, églantine), on peut faire, par exemple, de très bonnes confitures », indique le docteur Laurent Chevallier, nutritionniste et botaniste, dans l’émission Allô Docteurs. « Il faut privilégier les roses botaniques, les roses anciennes parfumées, il n’existe pas de roses toxiques. »
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Compagne ancestrale
Notre amour pour les roses, qui ne se dément pas au fil des décennies, vient peut-être d’un constat : nous la connaissons depuis toujours ! Cette dernière a fleuri, pour la première fois, il y a 60 millions d’années, entre la Sibérie et l’Alaska, de part et d’autre de l’actuel détroit de Béring. Soit, presque au même moment que l’apparition des premiers primates, et avant l’arrivée de l’Homo Sapiens. C’est bien plus tard que l’homme a entrepris de cultiver cette fleur au doux parfum, probablement en Chine, il y a environ 5.000 ans.
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De vraies pipelettes
Comme de nombreuses plantes, les rosiers sont capables d’émettre des sons. Bien qu’imperceptibles pour l’oreille humaine, ces « claquements » résultent de l’éclatement de bulles d’air enfermées dans les canaux qui sillonnent les tiges de plantes. Ces brefs « clics » interviennent notamment lorsque la plante est stressée. « Dans nos expériences, les claquements ont culminé vers le cinquième jour sans eau, puis ont diminué », détaille Lilach Hadany, chercheuse à l’université de Tel-Aviv, sur Arte. Déchiffrer ce langage serait une belle promesse : « si les plantes émettent des sons qui ont un sens, ceux-ci pourraient être exploités par les agriculteurs notamment en début de sécheresse. »
Les roses auraient un langage qui n’auraient rien à voir avec leur couleur !
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La rose et la renoncule
Outre sa beauté, son parfum et ses vertus en cuisine, la rose est empreinte d’une symbolique romantique qui remonte à l’Antiquité. Pour les Grecs antiques, la naissance de cette fleur est due à Aphrodite, déesse de l’amour. La légende raconte que la divinité, éprise du jeune Adonis, rendit son époux, Arès, fou de jalousie. Ce dernier se transforma en sanglier pour tuer le jeune amant qui aimait chasser. Aphrodite arriva trop tard pour le sauver. Ses larmes mêlées au sang d’Adonis formèrent, en touchant le sol, une jolie fleur de la famille des renoncules, proche de l’anémone, l’adonis d’automne (Adonis annua).
L’adonis d’automne ou adonis goutte-de-sang (Adonis annua) tire son nom de la légende d’Adonis
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Invention d’une couleur
À l’origine, la rose fut d’abord blanche, puis rouge et enfin, importée du Moyen-Orient, jaune. Le rose est apparu avec les progrès de l’horticulture, aux XVIIe et XVIIIe siècles. « Pendant longtemps, on ne nommait pas cette couleur, tout simplement parce qu’elle est assez peu présente dans la nature. Entre le XIIIe et le XVIe siècle se répand l’utilisation du terme « incarnat », c’est-à-dire la couleur de la chair », explique Pierre-William Fregonese, auteur de « L’Invention du rose » (Éd. PUF). « Mais le terme « rose » comme on l’entend aujourd’hui n’apparaît qu’au XVIIIe siècle, en référence à la fleur. Chose intéressante à noter : en devenant rose, cette fleur perd une partie de son parfum. »
Le saviez-vous ?
Certaines plantes comme la Nymphaea ou la Crambe maritima, sont parfois appelées « rose aquatique » ou « rose des mers », elles n’ont néanmoins rien à voir avec la fleur terrestre.
On estime à plus de 30.000 le nombre de variétés de rosiers actuellement disponibles dans le monde.
Comparé au génome humain, celui de la rose est sept fois plus petit, mais compte presque deux fois plus de gènes.
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