Algues : l’or vert du futur ?

Les algues peuvent être produites même sur 
des terres non arables avec de l’eau potable ou non, y compris l’eau saumâtre et l’eau de mer ! © Getty Images

Timidement utilisées dans notre nourriture, surtout via des compléments alimentaires, les algues recèlent des richesses insoupçonnées qui pourraient intervenir dans de multiples domaines. Ce vendredi à 15h50, TV5Monde diffuse le documentaire «Les Maîtres des algues».

Faciles à cultiver, les microalgues pourraient répondre aux besoins alimentaires. Jusqu’ici, la lutte contre la malnutrition passe par la culture en masse du soja, riche en protéines, mais exigeant de grandes quantités d’eau et entraînant la déforestation. Il faut donc des solutions alternatives, comme les algues pouvant être produites même sur des terres non arables avec de l’eau potable ou non, y compris l’eau saumâtre et l’eau de mer

Aucun déchet

En Islande, une ferme gérée par Algaennovation utilise de l’électricité géothermique qui alimente des LED et des photo-
bioréacteurs favorisant la croissance des algues (dont la chlorelle et la spiruline). Ce système élimine le carbone de l’atmosphère, n’utilise ni pesticides ni herbicides et ne crée aucun déchet polluant. Il peut aussi fonctionner avec des centrales hydroélectriques et donc être adopté par de nombreux pays. En outre, alors que la teneur en protéines du soja est de 35 à 40 %, celle des microalgues séchées peut atteindre les 60 %.

Biocarburants : 
patience…

Alors que les acides gras polyinsaturés extraits des algues servent à la nutrition humaine, les acides gras plus saturés et les lipides entrent dans la production de biocarburants. Mais ceux-ci ­n’apparaîtront pas sur le marché avant dix ou vingt ans. En cause : le coût des technologies. Et l’organisation afin de répondre à une demande pharaonique. Car les algues sauvages ne peuvent pas fournir assez de lipides pour produire les quantités requises. Selon les chercheurs, il faudra encore travailler sur leur modification afin de maximiser la production de lipides. Et compter sur des investisseurs et bienfaiteurs très généreux.

De pied en cap (vert)

Les algues commencent à être plébiscitées par l’industrie du textile car elles permettent une production moins énergivore et plus respectueuse de l’environnement que d’autres matières. Les microalgues colorent notamment les vêtements grâce à leurs pigments. En 2023, est sortie la basket Nike Alpha Force Low x Billie Eilish qui contient, certes, une infime quantité d’algues que la marque se procure auprès de la start-up Living Link, mais c’est un grand pas vers des chaussures plus bio ! Une autre start-up, KeelLabs, fabrique du fil à coudre à partir d‘algues dont le biopolymère, aussi appelé acide alginique, est naturel. Seul hic de taille : les habits ainsi fabriqués ne peuvent être lavés en machine, mais à la main, avec du savon à pH neutre, puis rangés dans des endroits humides lumineux, tels des plantes !

Pour les tout-petits

La chlorelle, microalgue verte d‘eau douce, serait, selon les chercheurs, bénéfique pour les adultes et aussi pour les bambins, dont ceux qui ont du mal à manger varié. Riche en vitamines A, B12, C, D, fer, calcium, acides gras oméga-3, fibres et antioxydants, elle favoriserait une digestion saine (absorption de davantage de nutriments essentiels), le développement de bonnes dents et gencives, du cerveau, du système nerveux et de la croissance en général. La chlorelle peut être incluse à l’alimentation sous forme de poudre (disponible en pharmacie et avec les conseils ad hoc pour la quantité) à des compotes, des soupes, des smoothies. Ou des glaces : en été, mixez 2 à 3 tasses de fruits, ½ tasse de lait de coco, une portion de chlorelle, versez le tout dans des moules mis au congélateur.

Cet article est paru dans le Télépro du 20/6/2024

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