Alexandrie au temps de sa splendeur
Au IVe siècle avant notre ère, Alexandre le Grand donne son nom à un modeste village de pêcheurs et en fait une ville de premier plan, abritant de somptueux monuments. Ce vendredi à 22h40 sur La Une, «Le Temps d’une histoire» fait revivre l’Alexandrie antique.
Avant d’être l’un des plus grands tubes de Claude François, Alexandrie est d’abord et surtout l’une des plus brillantes et modernes mégapoles de l’Antiquité. Située au carrefour de l’Europe, de l’Asie et de l’Afrique, elle devient rapidement la première cité de la «Mare Nostrum», jusqu’à ce que la Ville éternelle la supplante. Vendredi, «Le Temps d’une histoire» revient sur la naissance de cette cité cosmopolite, qui a compté jusqu’à un million d’habitants.
Au IVe siècle avant notre ère, Alexandre le Grand, conquérant macédonien, soumet l’Égypte et découvre un village de pêcheurs au milieu de marais insalubres. Malgré les réticences de ses ingénieurs, il voit dans ce lieu coincé entre un lac et la mer l’endroit parfait pour bâtir une cité à sa gloire. Construite selon un plan en damier, la ville est traversée d’Est en Ouest et du Nord au Sud par deux immenses voies rapides. Vieille de 2.300 ans, la première, la fameuse voie Canopique, existe toujours. Pensée pour que les chars et chevaux puissent aisément se croiser, elle affiche des dimensions qui, à l’époque antique, donnent le tournis : 5 km de longueur pour 30 mètres de largeur, soit deux fois plus que n’importe quelle autre voie.
Prouesse technique
Mais si le conquérant a donné ses fondations à Alexandrie, c’est son premier souverain qui va lui donner ses lettres de noblesse. Après la mort prématurée d’Alexandre à Babylone en -323, son général, Ptolémée, hérite du royaume et inaugure la dynastie lagide (qui comptera quinze rois Ptolémée et trois reines, dont l’illustre Cléopâtre). Avec son successeur, Ptolémée II Philadelphe, ils vont bâtir de somptueux monuments et faire de leur capitale une cité mythique.
Parmi les prouesses techniques que compte la ville, l’Heptastade occupe une place de choix. Cette chaussée construite pour relier l’agglomération à l’île de Pharos, toute proche, doit son nom à sa longueur : sept stades, soit 1.344 mètres ! En outre, elle sépare la rade naturelle en deux bassins distincts : un port militaire et un autre civil et marchand. Les richesses affluent de toutes parts dans ce port qui occupe longtemps la première place en Méditerranée. Néanmoins, Alexandrie n’est pas seulement un comptoir commercial, elle est aussi une ville brillante. Ambitionnant d’en faire une capitale culturelle, Ptolémée Ier Sôter imagine une grande Bibliothèque rassemblant tous les savoirs du monde. À une époque où les livres n’existent pas, ce grand centre de recherches, qui accueille tous les savants antiques, comptera jusqu’à… 700.000 papyrus !
Il illumine le monde
Enfin, de tous les bâtiments majestueux qui se dressent dans la cité des Ptolémée, l’un d’eux éclipse tous les autres : le phare d’Alexandrie. Cette tour à feu d’environ 135 mètres de hauteur fut classée septième merveille du monde dès la fin de sa construction, réalisée en quinze ans à peine. Détruit par un séisme en 1303, le phare d’Alexandrie (qui doit son nom au fait qu’il est érigé sur l’île de Pharos) était, en plus de sa fonction utilitaire, un symbole de puissance. Grâce au feu entretenu jour et nuit à son sommet, il a «illuminé le monde» et permit à Alexandrie d’entrer dans la légende.
Cet article est paru dans le magazine Télépro du 9/4/2020
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici