Albert Ier, prince des océans
L’arrière-arrière-grand-père d’Albert II de Monaco a passé trente ans de sa vie à sillonner les mers du globe. Ce lundi à 21h15 sur France 3, «Secrets d’Histoire» lui est consacré.
L’empreinte laissée par Albert I er de Monaco a largement dépassé les frontières de sa Principauté. Mort il y a tout juste un siècle, ce prince aux multiples facettes avait déjà conscience de l’importance de la biodiversité. En 1921, il prononce, à Washington, son célèbre «Discours sur l’océan» et y parle de surpêche, de pollution et du lien essentiel entre l’océan et l’Homme. «Son héritage est encore d’actualité aujourd’hui», confie l’actuel souverain, dans «Secrets d’Histoire», qui dresse le portrait de ce prince moderne et visionnaire, à la fois navigateur et savant.
Si Albert Grimaldi naît en 1848 à Paris, il a néanmoins du sang belge. Il est l’unique enfant du prince Charles III de Monaco et de la comtesse belge Antoinette de Mérode. Le jeune prince grandit entre Paris, l’Aisne et le Rocher, alors en pleine mutation. À 10 ans, il pose fièrement la première pierre du casino de Monte-Carlo, sa grand-mère ayant décidé de redresser les finances du Rocher par le tourisme et le jeu.
Image sportive
Après la mort prématurée de sa mère, Albert, peu intéressé par l’école, intègre la marine espagnole, puis française, avant de parcourir les mers du globe. Dans l’Arctique, il est ébloui par le Spitzberg, y baptise un glacier du nom de Monaco et en rapporte des cartes encore utilisées aujourd’hui. Pendant trente ans, cet infatigable voyageur sonde les abysses, étudie les merveilles des profondeurs et permet de mieux comprendre les courants marins.
Après son accession au trône en 1889, il s’emploie à donner une image sportive de la Principauté, en y organisant des compétitions en tous genres. Après avoir entrepris un grand périple à motocyclette à travers la France, ce précurseur charge un médecin suisse de trouver un revêtement pour éviter la poussière sur les routes. Résultat : la première route goudronnée au monde le sera… à Monaco !
Touche-à-tout
Car, bien plus que la seule océanographie, c’est la science au sens large qui passionne le Monégasque. Associé aux premiers vols en hélicoptère, il mène aussi des campagnes de fouilles dans des grottes préhistoriques et participe à la découverte médicale de la notion d’anaphylaxie. Et il modernise son État avec un hôpital, un lycée, un port agrandi et – première en Europe – une usine d’incinération de déchets !
Quand il n’est pas sur les mers, le prince Albert exerce son rôle de souverain depuis le palais de Monaco. Décrié pour son autoritarisme, il dote la Principauté d’une constitution, s’engage dans l’affaire Dreyfus et, en pacifiste convaincu, n’hésite pas à s’investir pour éviter – en vain – la guerre.
Peu avant son décès à 73 ans en 1922, Albert Ier confie, lorsqu’on le félicite pour tout ce qu’il a accompli : «Je n’ai aucun mérite, je n’aurais pas été heureux sans cela.»
Cet article est paru dans le Télépro du 9/6/2022
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