À la rencontre des différents écureuils à travers la planète

Lundi à 15h05, France 5 nous embarque à la découverte de la grande famille des écureuils, répartie aux quatre coins du monde.

Avec leur agilité étonnante, leur bouille sympathique et leurs plus de 280 espèces réparties sur l’ensemble de la planète, à l’exception de l’Antarctique, les écureuils sont probablement les rongeurs qui jouissent de la meilleure réputation auprès des humains.

Succès planétaire

Leur diversité physique est aussi large que leur présence géographique : l’écureuil le plus petit, le pygmée africain, ne mesure que 6 à 7,5 centimètres du nez à la queue, tandis que le géant d’Inde peut atteindre près d’un mètre de longueur. Plus de la moitié des espèces sont arboricoles, 31,5 % sont volantes tandis que 12,5 % sont terrestres.

Ils aiment les noix !

Principalement végétariens, dont le plat préféré est, ce n’est pas un mythe, le fruit à coque, certains écureuils se laissent néanmoins parfois tenter par des insectes, voire des oisillons. Leur maturité sexuelle est enclenchée dès l’âge de 1 an, à raison d’une à deux portées annuelles. Leur espérance de vie d’un écureuil – ils sont soumis à de nombreux prédateurs -, n’est pas fameuse : environ six ans. Protégés, en captivité, ils peuvent espérer atteindre une décennie d’existence.

Gris vs roux

Alors que leur teinte peut varier du marron au noir, en passant par le blanc, dans notre imaginaire collectif nous apparaissent spontanément deux coloris possibles au pelage d’un écureuil : gris ou roux. Rien d’étonnant, ce sont les deux espèces, Sciurus carolinensis et Sciurus vulgaris, que nous croisons le plus souvent dans nos forêts. Typiquement européen, l’écureuil au pelage feu s’est vu supplanter, à son grand dam, par son cousin grisonnant venu d’Amérique du Nord.

Dans les années 1870, des couples furent relâchés dans les forêts anglaises. Ils s’adaptèrent au climat, entrant en concurrence avec les écureuils roux et introduisant le parapoxvirus, mortel.

Plus volumineux et robustes que les roux, ils peuvent aussi consommer des glands encore verts (les autres doivent attendre qu’ils mûrissent). Et donc engloutir toutes les ressources au détriment de leurs cousins…

Course nuptiale

Lorsqu’il s’agit de leur vie amoureuse, nos écureuils roux d’Europe « se courent après », littéralement. Ainsi, entre février et mars pour la première saison des amours et entre août et septembre pour la seconde, si vous voyez une femelle écureuil pourchassée par plusieurs mâles, pas de panique. Lors de ces courses romantiques, on peut observer jusqu’à trois mâles derrière une femelle.

Le premier à franchir la ligne d’arrivée, souvent le plus grand et le plus âgé, gagne donc le droit de transmettre ses gènes. Si le deuxième s’arroge parfois aussi le privilège de l’accouplement, il n’est jamais certain d’être le géniteur des petits à venir.

Dans tous les cas, à la fin de la parade amoureuse, chaque mâle retournera vaquer à ses occupations, tandis que la femelle attendra entre 36 et 42 jours pour voir naître deux à six petits. Qui prendront leur indépendance en dix semaines à peine. Et, maman écureuil de se remettre à la course à pied !

Super écureuil

Une espèce intrigue plus que les autres, celle des écureuils volants. Pour être précis, on devrait les qualifier de « planeurs », mais avouons que ça en jette moins. Ces frimeurs, principalement nocturnes, doivent l’exploit du vol à une membrane présente entre leurs membres antérieurs et postérieurs appelée patagium.

En s’élançant depuis la cime d’un arbre, les polatouches, leur autre nom, sont capables de planer entre 10 et 80 mètres pour les plus forts. Une capacité qui leur permet de dénicher plus de nourriture que leurs congénères terrestres, mais aussi d’échapper plus efficacement à leurs prédateurs.

Fluo !

Récemment, des scientifiques ont découvert que les polatouches étaient fluorescents : lorsqu’ils sont exposés aux ultraviolets, leur pelage brille d’un rose bonbon éclatant. Selon les différentes hypothèses, cette fluorescence serait un moyen de communiquer durant la nuit, de se camoufler à travers des plantes également fluorescentes ou servirait à séduire des femelles.

Mais où sont encore passés mes glands ?

L’écureuil est prévoyant. Capable de creuser des galeries jusqu’à cinquante centimètres de profondeur pour se cacher, il y amasse aussi des réserves phénoménales de nourriture qui peuvent atteindre les 125 kilos ! Malheureusement, il oublie régulièrement l’emplacement de ses précieuses cachettes. Un mal pour un bien. En laissant ainsi des graines éparpillées sous terre, il participe à la bonne santé de notre biodiversité en faisant pousser, de-ci, de-là, de nombreux arbres.

On se distingue !

Détail insolite : les écureuils font partie des rares animaux à pratiquer l’onanisme… parfois plusieurs fois par jour ! Pour les femelles, cette pratique augmenterait les chances de fécondation. Autre spécificité, leurs dents poussent tout au long de leur vie. Prédisposition indispensable pour les espèces de rongeurs qui passent leur temps à… ronger, et donc à user leurs dents !

Cet article est paru dans le Télépro du 23/1/2025