À la chasse aux nuisibles !
Punaises de lit, rats, souris, frelons asiatiques… Ce jeudi à 19h50 sur RTL tvi, « Tout s’explique » aborde les dangers de ces nuisibles qui peuvent avoir de graves conséquences sur notre santé.
Tel est pris…
Dans les années 1950, le dictateur chinois Mao Zedong lance, dans le cadre de son « Grand Bond en avant », la campagne des quatre nuisibles. Son objectif ? Éradiquer rats, mouches, moustiques et moineaux friquets, car ces derniers mangent les graines de céréales. Mao demande alors au peuple chinois de faire du bruit pour empêcher les oiseaux de se poser, de détruire leurs nids ou de les abattre en plein vol. Une mesure qui s’avère dramatique car, privés de leurs prédateurs, les criquets et autres insectes envahissent les champs. Les récoltes de riz diminuent drastiquement, provoquant une terrible famine dans le pays. Pour mettre fin à ce désastre, la Chine se voit alors contrainte… d’importer 250.000 moineaux !
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L’effet cobra
Considéré comme nuisible, le rat a toujours été la cible de l’Homme. Au Vietnam, à l’époque du régime colonial français, les autorités encouragent la population à le chasser et offrent une prime en échange de chaque queue de rat rapportée. Mais les habitants se contentent de couper la queue et de relâcher l’animal vivant pour qu’il continue à se reproduire et à leur procurer des rentrées d’argent.
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Dans ce cas, la solution au problème a pour effet pervers d’aggraver l’embarras initial, c’est ce qu’on appelle « l’effet cobra ». Une expression née d’une situation similaire en Inde : à l’époque du régime colonial britannique, le gouvernement propose une prime pour chaque cobra mort. Certaines personnes se lancent alors dans l’élevage de ces serpents. Et lorsque les autorités l’apprennent, les récompenses sont supprimées. Les animaux, devenus sans valeur, sont relâchés dans la nature, augmentant encore leur nombre…
Lâcher de mâles
Pour lutter contre la prolifération d’insectes ravageurs de cultures (comme les mouches du fruit) ou vecteurs de maladies (comme les moustiques tigres), certaines régions – comme la Californie, la Floride ou l’île de La Réunion – utilisent la technique de l’insecte stérile, une méthode mise au point dans les années 1950 par deux entomologistes américains.
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Le principe ? Des mâles, élevés en grande quantité, sont stérilisés par irradiation (aux rayons gamma ou aux rayons X). Ils sont ensuite relâchés par millions dans la nature par voie aérienne, afin d’empêcher les femelles de s’accoupler avec les mâles sauvages fertiles et ainsi réduire leur descendance.
Allié de l’Homme
Pour diminuer l’usage des pesticides chimiques, nocifs pour les sols et les écosystèmes, une récente étude préconise de privilégier la « lutte biologique ». Le principe est de s’allier avec des espèces prédatrices ou des parasites pour combattre les nuisibles. Si le terme est apparu au XXe siècle, l’idée n’est pas neuve. En effet, déjà dans l’Antiquité, le Grec Strabon évoque, dans sa « Géographie », l’utilisation, dans le sud de l’Espagne, de chats, élevés en Libye, pour lutter contre la prolifération des lapins.
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En Égypte aussi, les chats sauvages étaient nourris et utilisés par les habitants pour traquer les rongeurs qui s’en prenaient aux denrées alimentaires. Les légions romaines, quant à elles, emmenaient des chats dans leurs campagnes en Gaule et en Grande-Bretagne. Si nos félins préférés ont ensuite su se rendre indispensables dans les monastères et les fermes du Moyen Âge, ils sont aujourd’hui considérés comme une menace pour la biodiversité. La Pologne a même classé le chat domestique parmi les espèces exotiques invasives.
Mignon, mais nocif
Répertorié dans les espèces invasives, le raton laveur, natif d’Amérique du Nord, a été importé en Europe après la Seconde Guerre mondiale. Il est apparu pour la première fois en Belgique au début des années 1980 et s’est surtout installé au sud de la Région wallonne. Sa présence inquiète les spécialistes, comme l’explique le portail de la biodiversité en Wallonie.
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« C’est un animal a priori charmeur et intelligent mais avec lequel toute cohabitation est impossible. Il s’attaque aux volailles et aux nichées d’oiseaux, vandalise les poubelles, pille les garde-mangers, s’installe dans les greniers et génère du tapage nocturne. Il est aussi porteur de maladies qu’il peut transmettre à l’homme et aux animaux domestiques. »
Cet article est paru dans le Télépro du 16/1/2025
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