22, v’là… la police scientifique ! 

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Stéphanie Breuer Journaliste

Ce jeudi à 19h50 sur RTL tvi, « Tout s’explique » mène l’enquête et dévoile comment la police scientifique fait parler les empreintes digitales, les traces de sang, les armes à feu…

Bertillon, le pionnier

Alphonse Bertillon (1853-1914) est considéré comme le père de la police scientifique. Travaillant à la préfecture de police de Paris, il met au point, en 1882, un système d’identification des délinquants d’après quatorze mensurations différentes (pointure, taille des membres, mesure du crâne…), un procédé qui prendra le nom de «bertillonnage». Un an plus tard, sa méthode fait ses preuves et permet de coincer un cambrioleur récidiviste, qui avait changé d’identité.


Alphonse Bertillon
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Bertillon instaure aussi les photographies de face et de profil, qui s’exportent aux États-Unis («mug shot»). Quelques années plus tard, la comparaison des empreintes digitales, adoptée par Scotland Yard, est ajoutée au système anthropométrique de Bertillon et, cela permet au Français, en 1902, de résoudre un premier crime en relevant une empreinte sur la vitrine brisée d’une scène de crime.

Merci la généalogie

Découvert en 1953, l’ADN fait son entrée dans les enquêtes policières au milieu des années 1980. Et, depuis quelques années, l’engouement pour les tests génétiques généalogiques, permettant d’en apprendre davantage sur nos origines, permet parfois de résoudre des crimes. En effet, si le profil ADN de l’auteur d’un crime n’est pas connu, l’idée est de rechercher un ADN proche parmi les personnes déjà fichées. «Et si une personne est identifiée, on dresse son « arbre généalogique » et, partant de l’hypothèse que l’auteur est un membre de sa famille, on établit une liste de suspects», peut-on lire sur le site de la police belge.

C’est de cette façon que l’affaire du «Golden State Killer» a été résolue outre-Atlantique. Dans les années 1970 et 1980, Joseph DeAngelo viole et tue des dizaines de femmes à travers toute la Californie. Après quarante ans de traque, il est enfin arrêté en 2018 grâce à un enquêteur du FBI qui a l’idée d’envoyer un échantillon d’ADN à une société commerciale proposant des tests récréatifs et qui parvient à identifier des cousins éloignés du suspect. À noter qu’en Belgique, la recherche d’ADN n’est possible que dans les bases de données judiciaires.

Les insectes, précieux indics

Au rang des experts appelés en renfort par la police scientifique, on trouve… des entomologistes ! En effet, les insectes nécrophages permettent de dater la mort avec précision. Dans les premiers jours suivant le décès, les médecins légistes se basent pour le dater sur la température du corps, sa rigidité et sur les lividités cadavériques. Au-delà, ce sont les insectes nécrophages – notamment les mouches à viandes bleues ou vertes et les mouches à damier -, qui, attirés par les odeurs d’un corps sans vie, sont une bonne source d’information.


Alphonse Bertillon
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«En se basant sur les espèces présentes et l’âge de développement des larves, l’entomologie forensique permet de dater la présence d’un cadavre», explique le site de la police belge. «La découverte par le voisinage d’asticots colonisant les espaces communs d’un immeuble est d’ailleurs souvent à l’origine de la découverte d’un corps… Enfin, l’expertise des insectes nécrophages peut également se révéler très utile dans des dossiers de braconnage, de denrées alimentaires avariées ou même de négligences envers des personnes dépendantes. Il a par exemple été possible de prouver des mauvais traitements en expertisant des asticots retrouvés dans une couche !»

Cet article est paru dans le Télépro du 23/1/2025

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