Résumé
Pour beaucoup, l'amiante fait partie du passé. Flexible, résistante, ininflammable et bon marché, toutes ces qualités ont fait le succès de la fibre qui a d'abord été utilisée dans le textile avant d'inonder le monde. Pendant des décennies, cette substance a permis d'isoler les squelettes en acier des immeubles de grande hauteur et on la trouvait partout (dans les maisons, les bateaux, les avions, les pneus de voiture, les sols et les sèche-cheveux,...) avant de se rendre compte qu'elle était aussi responsable de graves maladies pulmonaires. Depuis 2005, elle est interdite dans tous les pays de l'Union européenne. On croyait alors en être débarrassé. Mais le chantier est colossal et il faudrait plus de 100 ans pour tout désamianter. Et, si elle est interdite dans l'Union, certaines entreprises européennes ont déplacé le problème et continuent de l'exploiter dans des pays moins précautionneux. " C'est mauvais pour nous mais c'est bon pour eux ". Ceux qui pensent que la fibre n'est plus une menace se trompent : elle tue encore plus de 100 000 personnes chaque année. Les médecins préviennent que les maladies secondaires continueront d'augmenter. En Europe, l'élimination de l'amiante représente un énorme défi pour la société. Selon les experts, il faudra 100 ans et plusieurs milliards d'euros pour se débarrasser définitivement de cette fibre cancérigène. Dans le même temps, la Russie continue d'extraire chaque année 600 000 tonnes de ce minéral pour l'exportation dans la plus grande mine d'amiante du monde. Au Bangladesh, les travailleurs sont écoeurés par la démolition de cargos et de supertankers européens transportant des milliers de tonnes d'amiante. En Amérique latine, la colère monte contre les entreprises européennes qui continuent d'utiliser l'amiante bien après que ce matériau ait été interdit en Europe.
