La Fondation contre le Cancer a lancé mardi, à l’occasion de la Saint-Valentin, sa nouvelle campagne de lutte contre le tabac avec pour slogan « Tu comptes pour moi, prends soin de toi ». L’opération permet d’envoyer une carte postale à un proche fumeur afin de l’encourager à arrêter en lui rappelant à quel point il compte pour son entourage.
Le ministre flamand de la Santé publique Jo Vandeurzen ainsi que la cheffe de cabinet du ministre wallon de la Santé, Maxime Prévot, ont signé symboliquement les premières cartes de la campagne.
« En ce jour de Saint-Valentin, plus de 180 personnes recevront en Belgique un diagnostic de cancer, comme c’est également le cas les 364 autres jours de l’année », a regretté Didier Vander Steichel, directeur médical et scientifique à la Fondation contre le cancer.
Celui-ci a ensuite rappelé combien la prévention contre le tabagisme est dès lors importante pour diminuer l’incidence des cancers qui y sont liés. « Le risque de développer un cancer du poumon est 10 à 15 fois plus élevé pour un fumeur que pour un non-fumeur. Autrement dit, le tabac est derrière 90 à 95% des cancers du poumon », a souligné Pierre Coulie, professeur à la Fondation contre le cancer.
Outre le cancer du poumon, le tabac favorise également les tumeurs de la vessie, de la tête et du cou. « Le tabac est l’ennemi numéro 1 de la santé publique. Il est en effet prouvé qu’un fumeur sur deux décédera de son tabagisme », a pour sa part déclaré Anne Boucquiau, qui représentait le ministre wallon de la Santé Maxime Prévot, retenu mardi au parlement.
Si la campagne « Tournée minérale », également à l’initiative de la Fondation contre le cancer, a rencontré un franc succès, mobiliser des fumeurs à arrêter la cigarette est en revanche beaucoup plus complexe. « On peut convaincre beaucoup de personnes à arrêter de boire de l’alcool mais convaincre des fumeurs d’arrêter de fumer, ce n’est malheureusement pas aussi simple. La cigarette, c’est une drogue, c’est terriblement addictif », relève encore le professeur Coulie.
Catarina, 37 ans, fumait depuis l’âge de 20 ans. Elle en est aujourd’hui à son 170e jour sans cigarette, soit un peu plus de 5 mois. « Sans le soutien de mon coach de Tabacstop, je n’y serais pas arrivée », a-t-elle avoué. « Arrêter de fumer, c’est en fait tout un cheminement personnel. Il faut complètement changer ses habitudes et en adopter de nouvelles. Et c’est là que la Fondation contre le cancer m’a aidée. Depuis, je n’en ressens que des bénéfices. Et surtout, je suis libre dorénavant. J’ai réalisé qu’avant, c’était la cigarette qui décidait pour moi. »
Les cartes postales de la nouvelle campagne de la Fondation contre le cancer renvoient les destinataires vers le service Tabacstop, gratuitement accessible via le numéro 0800/111.00. L’équipe de Tabacstop, composée de 30 tabacologues, offre un accompagnement personnalisé aux personnes souhaitant arrêter de fumer.
Selon les statistiques, le taux de réussite des personnes faisant appel à ce service s’élève à 23%, contre 5% seulement si le fumeur décide d’arrêter seul. La fondation contre le cancer représente un budget annuel de 39 millions d’euros.
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