Youssef Hajdi : «Je me sens privilégié»

«Avec Julie Gayet, la complicité a été immédiate», affirme le comédien © France 2/Robin Nicolas
Nicole Real Journaliste

Dans un épisode inédit de la collection «Disparition inquiétante» (ce mercredi à 21h10 sur France 2), le comédien de 43 ans tente, avec Julie Gayet, de retrouver un jeune garçon souffrant de troubles alimentaires sévères.

Quel est le profil d’Alaoui, l’inspecteur de police que vous incarnez ?

C’est un flic très moderne car, en tant qu’homme, il n’a aucun problème à travailler sous les ordres d’une femme (Julie Gayet, ndlr). Dans ce duo presque insolite, Alaoui se montre bienveillant et assez pragmatique envers sa cheffe dont la personnalité le touche.

Comment avez- vous travaillé ce personnage ?

La réalisatrice Stéphanie Pillonca m’a donné toute liberté pour l’incarner de manière très large, ce qui permettait de ne pas forcer le trait. On connaît les origines d’Alaoui sans en parler expressément. Sa personnalité et son comportement au quotidien sont décrits avec une fluidité qui renvoie à l’inconscient collectif l’image d’une certaine normalité. Le plus important a été de trouver son humanité.

Comment s’est déroulée la collaboration avec Julie Gayet ?

J’ai eu la chance de rencontrer une immense actrice. Dans ses combats de femme qu’elle mène à titre personnel comme dans son métier de comédienne, où elle s’est souvent révélée surprenante dans des rôles très divers, Julie Gayet est une personne extraordinaire. La complicité entre nous a été innée.

Rêviez-vous de jouer le rôle d’un flic ?

Oui j’adore ça ! J’exerce ce métier pour rencontrer des gens de tous horizons, comme les équipes de tournage techniques et artistiques. À travers des rôles et des univers cinématographiques, ces rencontres m’offrent la chance de voyager en permanence dans le monde entier. Moins un personnage me ressemble, plus c’est jouissif de se glisser dans sa peau.

Avez-vous l’impression qu’on vous propose des rôles plus variés ?

Mon refus d’être enfermé dans ce qu’on peut appeler «la diversité» m’a valu de devenir, malgré moi, un acteur de composition. C’est parce qu’on a voulu me limiter à un certain genre de profil que, dès mes débuts, j’ai cherché à diversifier mes rôles au maximum. Par le passé, le cinéma se limitait à montrer des personnages caricaturaux ou des clichés des gens venus d’ailleurs. Aujourd’hui, les films sont obligés de refléter la société telle qu’elle existe.

Ce métier vous a-t-il comblé ?

Oui et même au-delà. Gamin, je n’aurais jamais imaginé pouvoir gagner ma vie ainsi. Enchaîner des rôles tellement différents avec de super réalisateurs, c’est un rêve éveillé. Je me sens très privilégié.

Cet article est paru dans le Télépro du 11/5/2023

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