Yannick Choirat («Jugé sans justice» sur France 2) : «Je me méfie des réseaux sociaux»
Dans «Jugé sans justice», diffusé ce lundi à 21h05 sur France 2, l’acteur de 47 ans campe un homme sans histoire qui, face à la lenteur de la justice, est livré à la vindicte populaire du Net.
Soirée spéciale «réseaux sociaux», lundi sur France 2 : le doc inédit «Les Réseaux de la colère» succédera au téléfilm «Jugé sans justice» avec Yannick Choirat. Rencontre avec le comédien talentueux, récemment vu dans la minisérie «Victor Hugo, ennemi d’État» où il campait l’illustre écrivain.
Qu’est-ce qui vous a séduit dans ce projet ?
Le point fort de l’histoire est la situation tragique de cet homme condamné par la vindicte populaire à cause d’une ado qui, sous le coup de l’émotion, le jette en pâture aux réseaux sociaux. J’ai imaginé l’enfer vécu par ce pauvre Gustavo et j’ai dû plonger à fond dans ses émotions cauchemardesques pour les faire vivre à l’écran.
Ce téléfilm décrit-il une réalité ?
Absolument. Je connais des gens qui, pour des faits moins graves, ont vécu ce genre de situation. Comme dans le film, le plus épouvantable est l’emballement public, avant même que la justice se soit prononcée. Aujourd’hui, on réagit davantage sous le coup de l’émotion et en faisant peu appel à la raison.
Êtes-vous un utilisateur des réseaux sociaux ?
Uniquement pour mon travail. Je les utilise tous les jours mais avec du recul. Avec tous les mouvements d’opinion qui y émergent, parfois à raison, il faut se garder d’en perdre le contrôle. Personne n’est à l’abri d’être cloué au pilori pour une malheureuse phrase. Le pendant des réseaux sociaux sont la culture, l’éducation et la réflexion.
Sur les réseaux, jusqu’où fixez-vous vos limites ?
Ma vie privée le reste. Je m’en sers juste comme relais pour communiquer sur mon métier de comédien. Mes enfants sont encore jeunes pour y avoir accès, mais ça ne m’empêche pas de les mettre déjà en garde, notamment sur le harcèlement à l’école.
Pourriez-vous vivre sans portable ?
Non, je ne suis pas du tout contre le progrès. Ceci dit, on peut très bien s’en passer et vivre heureux à la campagne. Les moyens de communication évoluent avec la société. Ensuite, tout dépend de l’usage qu’on en fait. Il serait d’ailleurs utile de mettre en place tous ensemble une réglementation et une éthique.
Cet article est paru dans le Télépro du 7/10/2021
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