Webcréation : dix années d’euphorie pour la RTBF !

Webcréation : dix années d’euphorie pour la RTBF !
Pierre Bertinchamps
Pierre Bertinchamps Journaliste

La chaîne publique vient de faire le bilan de ses fictions sur le web. Depuis 2009, 41 projets ont été mis en route et diffusés.

Autant le dire tout de suite, ce n’est pas le secteur le plus rentable de la RTBF. Bien que ça fuse pas mal au niveau créatif dans les équipes de Sophie Berque, avec 41 projets (fictions, webdocs ou podcasts), c’est un des pans de la RTBF qui a besoin de subsides pour vivre. Mais le patron du service public, Jean-Paul Philippot, l’assume : «en 2009, la RTBF ose et crée un département pour expérimenter un territoire dont on ne connaissait pas bien les codes.»

Mais depuis les chiffres sont bons. La première websérie, diffusée en 2009, avait attiré 71.500 internautes. Dix ans plus tard, et avec l’aide de YouTube et Facebook, on est à 2,2 millions. Et quand on s’installe sur les GAFA, on aide surtout les GAFA à remplir leurs propres mannes publicitaires. Un problème que reconnaît la directrice : «c’est surtout un moyen de nous faire connaître, plus que d’espérer avoir de véritables rentrées financières. C’est une véritable opération de visibilité.» Sur ce coup-là, c’est bingo ! Les productions croulent sous les prix. En une décennie, ce sont 56 récompenses à travers les festivals d’Europe et d’ailleurs.

En chiffres, la webcréation, ce sont plus de 400 dossiers reçus dont 41 réalisés, soit 246 épisodes qui ont engagé 326 comédiens pour 950 minutes de fiction et, au total, plus de 28 millions de vues. Lorsqu’un dossier a retenu l’attention du comité de sélection, 10.000€ sont accordés pour la production d’un pilote. Ensuite, c’est un montant de 100.000€ qui est alloué pour la fabrication de toute la saison.

Pas de système de Tax Shelter pour la webcréation. Au grand dam de la chaîne qui doit tout financer sur fonds propres, mais c’est un excellent moyen d’aller chercher le jeune public là où il se cache derrière un écran. Et après une série sur Snapchat, c’est un projet pour Instagram qui est en cours d’élaboration dans les mois à venir.

Avec de tels résultats, on peut réellement parler de «référence belge» dans le milieu, et un bon tremplin pour les jeunes réalisateurs et producteurs du genre que l’on verra peut-être au générique des prochaines fictions belges du Fonds Séries.

Pierre Bertinchamps

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