Walid : «En arrivant sur La 1ère, je passais pour un extraterrestre»
Dès ce lundi 26 août, l’animateur lance un nouveau jeu, le midi, sur La 1ère.
Finie la bande de «Salut les copions». Walid cède les fins d’après-midi de La 1ère à Jérôme Colin, et propose un nouveau jeu à l’heure du lunch, «Ça vaut vraiment le détour». Une première pour La 1ère ! L’humour sera toujours au rendez-vous, promet-il.
La station de la RTBF renoue avec une émission quotidienne itinérante depuis l’arrêt du «Jeu des dictionnaires», en 2011.
Quel est le concept de «Ça vaut vraiment le détour» ?
C’est un jeu qui se déroule en public et qui part à la rencontre de la Belgique et des Belges, qui part à la rencontre de nos connaissances et de la culture générale. Il va mettre en avant des régions, mais surtout des gens.
C’est un mélange de jeu et de «L’Agence tourisme» ?
Non, parce qu’on va retrouver «L’Agence tourisme» le samedi… On ne sera pas dans le même voyage. Il y a plusieurs axes pour découvrir un endroit. Pour moi, le meilleur axe, c’est de le voir à travers les gens qui vivent là-bas. Le jeu ne sera – en soi – qu’un prétexte. À Aubel, on a découvert qu’il y a un champion du monde de magie qui est dans Guinness Book des Records. Bien sûr, Aubel, c’est le terroir et la gastronomie avec la charcuterie, les fromages, les sirops… On va mettre en avant des gens et des activités pour voyager pendant une petite heure et apprendre des choses.
Il y aura toujours de l’humour ?
Il n’y a plus de chroniques d’humour en tant que telles. C’est vraiment le principe d’un jeu. Deux chroniqueurs vont s’affronter aux candidats autour de questions de culture générale. L’idée est que les gens nous fassent voyager dans leur quotidien. Comme nous serons sur place, on va découvrir les endroits dans leur jus. Presque comme si les habitants nous invitaient chez eux. Ces rencontres me plaisent beaucoup. C’est sincère et vrai. Mon objectif est de mettre un coup de projecteur sur les anonymes qui essaient de faire rayonner la Belgique. J’étais parti à Aubel avec plein d’a priori et de clichés, et en fait, je découvre d’autres choses, des talents et des chouettes personnes.
Veut-on décloisonner La 1ère qui est très bruxello-centrée ?
Je ne suis pas bruxello-centré, et je ne le serai jamais… Dans «Salut les copions», il n’y avait pas que des Bruxellois, j’avais des chroniqueurs de Liège, Namur, Tournai… Et même les personnes qui intervenaient au téléphone appelaient de partout. Je n’ai jamais ressenti que La 1ère était tournée vers un public bruxellois. Je n’ai jamais fait de la radio en me disant que ce serait exclusivement pour des Bruxellois non plus. Je fais ce métier pour tout le monde, et de la même manière que ce soit pour un boucher ou un chirurgien. Je veux juste que les gens prennent du plaisir à écouter et qu’ils se disent qu’ils viennent de passer un bon moment avec moi.
Un jeu durant l’heure de table, est-ce que ce n’est pas une vieille recette de bel RTL ?
J’ai un vrai souci avec les étiquettes… Pour moi, la radio n’a qu’une seule vocation : la proximité. C’est le média par excellence qui est partout et qui est proche des gens. Je baigne dedans depuis que je suis gamin, et je l’adore pour ça. On peut être partout, tout le temps, très vite et tout de suite. Il n’y a pas de «frontières». Il y a une obligation pour toutes les radios qui est d’être proche des auditeurs. Ce n’est pas le propre d’une seule station. Il n’y en a pas une qui doit être plus proche des uns et des autres. Je me refuse d’avoir un effet de supériorité quand je m’adresse aux auditeurs. En arrivant sur La 1ère, il y a huit ans, je passais pour un extraterrestre… Il ne faut pas mettre d’étiquettes sur les radios, même si on sait qu’il y a des formats et des publics, mais je suis «anti-case». Mon rôle est d’intéresser tout le monde. C’est naturel chez moi, et je ne peux pas faire autrement. J’ai besoin de ça… Que ce soit sur La 1ère ou une autre radio, j’aurais la même envie et le même rapport de proximité avec le public.
Que vous ont apportées ces huit années sur La 1ère ?
Je suis un caméléon, et je m’adapte partout. Je suis un passionné de radio et des médias de manière générale. C’est tout ce que je voulais faire depuis que je suis gamin. Je vis mon rêve. La 1ère ne m’a pas changé. Peut-être que j’ai apporté un autre ton à La 1ère… J’ai bousculé des choses en arrivant parce que personne ne s’attendait à y trouver mon profil. Et ça me dérangeait… ça voulait dire qu’un type comme moi ne pouvait pas faire «cette radio-là». Je muris parce que je vieillis, tout simplement. Je prends de la sagesse et je suis plus posé. Je ne vais plus faire le guignol comme à l’époque sur NRJ ou Fun Radio. J’ai passé l’âge. Même en étant sur La 1ère, je reste un enfant. Si je perdais cette petite flamme, ça s’entendrait. Dès que je ne prends plus mon pied quelque part, c’est qu’il est temps que je passe à autre chose.
Qu’est-ce qui est le plus difficile : présenter un jeu en radio ou en télé ?
Ce qui importe surtout, c’est la mécanique. Mais le plus facile : c’est la télé. Dans un jeu télévisé tout est cadenassé avec les regards de la caméras et les postures. Chaque personne est à sa place et quand on vous engage pour le faire, vous connaissez votre rôle et vous ne pensez pas à autre chose. En radio, c’est une toute autre dynamique, plus détendue et plus à l’aise. Nous sommes deux ou trois à écrire «Ça vaut vraiment le détour», mais il y a 25 pages de contenus par émission. C’est très riche, et ce que La 1ère m’a apporté, c’est avoir envie de toujours plus de curiosité. Ça pousse à me nourrir de plein de choses. À partir du moment ou tout est bien cadré, je peux vous enregistrer dix numéros à la suite avec la même énergie. Mon principal moteur, c’est le plaisir. Dès qu’il est là, je suis comme un poisson dans l’eau.
Vous aviez fait le tour de l’humour en fin d’après-midi ?
Dès le départ, j’avais dit à la direction de La 1ère : «ne me mettez pas un nez rouge, je ne suis pas un clown» ! Si vous dites à quelqu’un que Walid fait de l’humour, c’est une promesse que je ne pourrai pas tenir. Je ne faisais pas de l’humour mais de l’humeur. Dans cette «humeur», on peut mettre de l’humour. J’ai le rire facile et tout m’éclate, du coup, on me catalogue dans une case d’humour. Je ris de la même manière à 11h30 qu’à 16h…
Quelles seront les prochaines destinations ?
Après Aubel, nous irons à Tournai puis à Namur et Saint-Hubert. On veut réellement aller partout, et même en Communauté germanophone. Je vais faire beaucoup de kilomètres, mais avec le plaisir d’aller à la rencontre des autres.
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