Voici ce qu’il fallait retenir de l’interview d’Albert II sur RTL-TVI (vidéo)

Voici ce qu'il fallait retenir de l'interview d'Albert II sur RTL-TVI (vidéo)

Il y aura finalement eu peu de révélations fracassantes dans la fameuse interview accordée par Albert II à Pascal Vrebos lundi et mardi.

Le roi retraité et la reine Paola se sont découverts comme jamais aucun souverain belge ne l’avait fait, même après être sorti de charge, mais sans véritablement «dévoiler la couronne». Et les audiences ont été au rendez-vous : RTL-TVI a recensé 806.900 téléspectateurs, pour 47,2 % de parts de marché.

À coeur ouvert

Dans cet entretien réalisé au Belvédère par le journaliste Pascal Vrebos, les anciens souverains racontent leurs près de 55 ans de vie commune. Depuis leur rencontre jusqu’aux difficultés traversées par leur couple qui a frôlé le divorce, puis leurs retrouvailles et la «sereine retraite» qu’ils mènent désormais («une lune de miel continue» selon leurs propos), près d’un an après l’abdication du roi, le 21 juillet dernier, au profit de son fils, Philippe, après vingt ans de règne.

Paola considérée comme une intruse

Albert II explique qu’il a eu une adolescence en partie «enfermée», n’étant autorisé, à partir de 23-24 ans, à sortir du domaine royal que trois fois par an dans des soirées privées et «pas dans des lieux publics».
L’ex-prince de Liège a rencontré sa future épouse, la princesse Paola Ruffo di Calabria, à Rome lors des cérémonies d’intronisation du pape Jean XXIII et se souvient d’une «adorable créature». Après le mariage, autorisé par le roi Baudouin, une «atmosphère un peu lourde» régnait toutefois dans la famille royale dont certains membres «considéraient que c’était (Paola) une intruse», selon l’expression de l’ancien souverain.

Pas des parents «idéals»

Après la naissance de trois enfants, le couple a connu des crises qui l’ont amené au bord du divorce. «Finalement il (Baudouin) l’avait accepté, à contre-coeur, parce qu’il voyait que j’étais malheureux», a indiqué Albert II. Mais le divorce n’a pas eu lieu. «Lorsqu’on est entré dans le vif du sujet pour la garde des enfants, je n’ai pas accepté (qu’elle me soit exclusivement confiée)», a-t-il expliqué. «Le miracle s’est réalisé, on a commencé à se reparler», a poursuivi le roi.

«On a fait ce qu’on pouvait»

Le couple a reconnu que leurs enfants ont souffert de ces difficultés. «Ce qui fait qu’il y a eu des clashes très forts. Il n’y avait pas une harmonie, et ça, ça a fait souffrir nos enfants. Mais je ne veux plus me culpabiliser. Si j’ai un conseil à donner, c’est d’aller de l’avant. On a fait ce qu’on pouvait, le mieux qu’on pouvait», a dit la reine Paola.
«Les parents idéals (sic), ça n’existe pas», a renchéri Albert II. «Ce n’est pas un métier qu’on apprend. On fait ce qu’on peut, avec ce qu’on a. Avec son caractère et ses faiblesses», a-t-il dit, en dénonçant l’attention soutenue souvent portée aux familles royales.

Pas un mot sur Delphine…

«Je pense que la moindre petite mésentente, la moindre petite chose est tout de suite connue, mise sur la place publique… C’est une situation insupportable», a fait valoir l’ex-souverain, sans jamais évoquer le cas de sa fille naturelle présumée, Delphine Boël, qui a introduit une procédure en reconnaissance de paternité devant la justice.
Mais à 80 ans, qu’il a fêtés vendredi dernier, Albert II se remémore aussi des souvenirs très personnels et antérieurs : sa jeunesse,marquée par la mort de sa mère, la reine Astrid, le 29 août 1935 en Suisse, l’invasion allemande de mai 1940, la captivité en Allemagne puis en Autriche, ses études dans une école en Suisse et un «voyage d’études» aux Etats-Unis.

Mal préparé

Il narre encore sa «grande crainte» d’accéder au trône, en août 1993, après la mort subite de son frère, le roi Baudouin, dans le sud de l’Espagne, «un choc terrible» décrit avec des sanglots dans la voix. Il explique avoir finalement accepté la charge sur les conseils de sa soeur, la grande duchesse Joséphine-Charlotte, et de la reine Fabiola. «J’ai bien peur que je ne sois le dernier roi des Belges», se souvient avoir alors songé Albert II.
Il admet aussi qu’il était «assez mal préparé» à exercer la fonction de chef de l’État. «Il y avait toute une série de ministres et de problèmes politiques que je ne connaissais pas», a-t-il souligné, assurant être un «grand timide». Mais entre-temps, il a vu «défiler toute la panoplie politique et imaginable de ministres. Et je ne suis entendu avec tout le monde», a-t-il dit.

Julien Vandevenne (avec Belga)

Découvrez-ci-dessous l’intégralité du premier épisode de l’interview exclusive d’Albert II, ainsi que les extraits les plus marquants de l’émission :

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