Vianney : «Mes parents m’ont appris à tendre la main»
Le parrain de la 36e édition du Téléthon veut partager ses propres valeurs, comme la générosité, le courage et l’engagement.
Samedi, France 2 clôture le Téléthon en beauté, avec une pléiade d’artistes. Le parrain de cette édition, Vianney, nous confie les raisons de son investissement total dans l’aventure.
Pourquoi avez-vous accepté d’être parrain ?
Je participe au Téléthon depuis sept ans et la proposition m’est arrivée au moment où ma belle-mère, polyhandicapée et atteinte de la sclérose en plaque, s’est éteinte. Avec ma femme, nous cherchions un moyen de transformer ce chagrin positivement pour les autres. Stimulé par ce sentiment de ne pas rester impuissant face à une maladie qui emporte tout sur son passage, ce parrainage m’a donné une énergie phénoménale.
Comment l’envisagez-vous ?
J’aime bien m’engager à fond dans toutes mes activités. Accepter d’être parrain, c’est promettre de mettre du cœur, de l’énergie, de la présence, faire tout mon possible pour aider à récolter un maximum de dons. Mais je ne suis qu’un maillon, que j’espère solide, dans une chaîne humaine totalement investie dans cette cause. Pour bien tenir le coup, je vais me préparer physiquement et, sur le plan émotionnel, accepter de ne pas tout contrôler. Il n’y a aucune honte à être touché.
Face aux malades, comment faites-vous pour ne pas, parfois, vous laisser submerger par l’émotion ?
Face à eux, j’évite d’exprimer une empathie trop poignante. J’attends de rentrer à la maison pour fondre en larmes. La dimension émotionnelle n’est pas toujours simple à gérer, mais j’en ai un peu l’habitude car, depuis plusieurs années, je rencontre régulièrement des gens en difficulté. Ces échanges m’enrichissent énormément.
Pourquoi avez-vous besoin de vous investir dans ces associations caritatives ?
J’aime leur consacrer du temps car elles me passionnent. Chaque matin au réveil, j’ai le sentiment d’avoir eu beaucoup de chance. Mes enfants sont en bonne santé, je gagne bien ma vie avec une activité qui me rend pleinement heureux. Mais mes parents m’ont appris à tendre la main à ceux que la vie a moins gâtés, notamment les personnes handicapées.
Comment vos parents vous ont-ils sensibilisé au handicap ?
Dans ma famille, moralement, le handicap était tellement important que nous avons suivi toute notre scolarité dans une école spéciale qui accueillait des classes mixtes avec des élèves trisomiques et handicapés. Dès mon plus jeune âge, instinctivement, j’ai ressenti un faible pour les plus démunis et les plus vulnérables. Si je croise une personne handicapée, j’ai spontanément de la tendresse pour elle car je sais qu’elle vit dans un monde plus dur que le mien.
Chez les enfants malades, quel rôle joue la musique ?
Comme la culture, c’est une soupape. Elle joue ce rôle, assez impalpable, d’une chose qui fait du bien à l’âme, qui apaise, qui donne un peu d’oxygène dans des vies un peu compliquées. Tout le monde garde en tête une chanson qui, dans un moment délicat, nous a mis du baume au cœur.
Quelle est votre chanson «médicament» ?
«Saltimbanque», de Maxime Le Forestier, un chanteur lié à mon enfance.
En octobre dernier, en Belgique, vous avez été parrain de CAP48. Que retenez-vous de cette expérience ?
J’ai été impressionné par l’engagement des Belges qui prouve que, dans ce domaine, les Français disposent qu’une grande marge de progression. Par rapport au nombre d’habitants, la Belgique affiche un taux de réussite bien supérieur. Ce pays récolte moins d’argent, mais grâce à une participation exceptionnelle de la population, proportionnellement, il affiche un pourcentage de don par habitant extrêmement élevé.
Faire un don : pour soutenir l’Association belge contre les maladies neuro-musculaires : telethon.be
Cet article est paru dans le Télépro du 7/12/2023
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