Vianney a «Rendez-vous en terre inconnue»

«Nous étions testés pour le covid, mais ni masque ni distance : les Afars ne connaissent pas cela !» © France 2/Stéphane Ridard Adenium TV France
Nicole Real Journaliste

Le chanteur a été invité chez les Afars d’Éthiopie pour découvrir la dépression de Danakil, une des régions les plus hostiles au monde. Un périple à voir mardi à 21h05 sur France 2 !

A-t-il été facile de vous embarquer dans pareille aventure ?

Contrairement à «The Voice», où j’ai réfléchi avant d’accepter, j’ai toujours ardemment souhaité participer à cette émission. Cette aventure unique, c’est une fierté, un privilège, elle véhicule de belles valeurs.

Aviez-vous des craintes particulières ?

Non, aucune. Cette émission est préparée par des gens passionnés et sérieux, ne négligeant aucun détail. Les bestioles du coin, comme les scorpions, ne me perturbaient pas trop. De toute manière, un médecin accompagne. En cas de problème, il intervient.

Le covid a-t-il posé problème ?

Même si nous avons été testés tous les trois jours, nous n’en avons jamais parlé. Pour les Afars, la maladie, en règle générale, n’existe pas. Arriver dans un endroit totalement épargné par l’épidémie mondiale, y vivre sans masque et sans geste barrière, nous a paru étrange. Mais ce sentiment de totale liberté était plaisant, d’autant que c’est un peuple très tactile.

Avez-vous eu du mal à établir le contact avec eux ?

On nous avait prévenus que les Afars sont farouches et n’expriment jamais leurs émotions. Mais, dès le premier soir, ils nous ont beaucoup parlé. Les femmes aussi. Bien qu’ayant un rôle essentiel dans le village, elles paraissaient discrètes et en retrait mais dès qu’on discutait avec elles, elles étaient heureuses de raconter leur vie. Ils étaient tous ravis qu’on s’intéresse à eux.

Quelles étaient les conditions de vie dans le désert ?

Les températures variaient entre 35 et 40°C. Nous ne sortions que le matin tôt et en fin d’après-midi. Entre midi et 16 h, nous restions calfeutrés dans notre maison en pierre où je jouais de la guitare. Pendant dix jours, nous avons dormi dehors où, bizarrement, malgré ma couverture j’ai parfois eu froid. Vivre sans téléphone ni livre était génial, car nous avons pu discuter longuement et mieux les connaître.

Dans le village, quel est le rôle des femmes ?

Elles ne s’arrêtent jamais. Elles veillent sur les troupeaux, vont chercher l’eau, font les repas, s’occupent des enfants… Les hommes, très protecteurs envers elles et les enfants, sont plus peinards. Pour elles, certains sujets délicats qu’on voulait aborder, comme l’excision ou la polygamie, étaient sans intérêt. Alors que d’autres, en apparence plus légers – chercher l’eau ou construire sans aide la maison -, étaient primordiaux. Durant ces échanges, assez déstabilisants, il fallait faire preuve d’une grande humilité.

Avez-vous une anecdote particulière ?

Après nous être lavés, pour rigoler, nous nous sommes amusés à nous asperger. Nous avons alors été gênés et touchés par la réaction de nos hôtes, choqués qu’on gaspille l’eau si précieuse. D’autre part, s’ils ne sont pas végétariens, leur rapport aux animaux qu’ils traitent très bien, ne prête à aucune discussion. Ils les tuent et les mangent en les considérant comme sacrés et de grande valeur.

Cet article est paru dans le Télépro du 20/5/2021

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici