Véronique Auger : «Oui à un JT 20h européen»

Véronique Auger : «Oui à un JT 20h européen»
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

Récompense méritée pour Véronique Auger: son magazine hebdomadaire «Avenue de l’Europe» vu par 2 millions de téléspectateurs en France le samedi à 18h35 sur France 3, prend du galon en passant de 16 à 52 minutes, un mercredi par mois en 2e partie de soirée.

Rencontre avec cette journaliste réservée, au look peu commun pour une femme de télévision : pas blonde, pas rousse, pas brune mais blanche comme neige !

Que vous apportent ces changements de durée et de programmation ?

Les téléspectateurs du samedi disaient : «On reste sur sa faim». Grâce à cette durée de 52 minutes, le mercredi, à 23h30, nous allons plus au fond des dossiers. En plus, j’ai le temps de recevoir un invité.

Après le 1er numéro du 25 mars sur l’immigration, celui du mercredi 22 avril sera-t-il plus européen ?

Oui, dans la mesure où nous montrerons le Conseil européen du 19 mars, c’est-à-dire la réunion au sommet des hommes d’Etat et chefs de gouvernement des 28 pays membres. Pour cette Spéciale, nous suivons les équipes de François Hollande et nous avons une interview du président. Nous avons, aussi, obtenu la possibilité de suivre le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, ainsi que le président du Conseil européen, le Polonais Donald Tusk. Vous saurez tout sur les préparatifs du Conseil à Bruxelles : la sécurité, l’organisation, et le dispositif pour nourrir ces hautes personnalités des 28 pays, chacun ayant ses petites particularités.

Exemple, Manuel Vals, Premier ministre français, et son régime sans gluten !

Oui (sourire) et, ensuite, on a obtenu le feu vert de l’équipe d’Alexis Tsípras, chef du gouvernement grec. Un conseil difficile pour eux, puisque le peuple n’est pas tout à fait d’accord avec ce qu’ils ont accepté en matière économique à Bruxelles.

Vous appelle-t-on Madame Europe dans le landernau audiovisuel?

Non, mais vous pouvez (rire) ! C’est passionnant de connaître ses voisins. En faisant mes courses au supermarché, il m’arrive d’entendre des gens avouer qu’ils connaissent peu de choses sur l’Europe. C’est un devoir de faire connaître le fonctionnement de l’Union européenne.

Que de titres d’émissions à votre actif en quelques années : «6,56 » sur l’euro, «Génération Europe», «La Nuit de l’Europe», «Champion d’Europe», «Avenue de l’Europe» et, désormais, «Avenue de l’Europe, le Mag». Vous êtes présidente de l’association Europresse et du Prix Louise Weiss du journalisme européen. Pas de jalousie de la part de votre famille?

Non parce qu’ils ont été contaminés. Mon compagnon est à moitié Allemand. Mon fils aîné vit à Londres et quand il était petit, je l’emmenais une fois par an dans une capitale européenne. On s’y sent un peu chez soi : on a les mêmes références musicales, on parle du même cinéma, on a des points communs…

Les Belges, les Luxembourgeois et les Suisses romands connaissent mieux la France grâce aux petits écrans mais le contraire n’est pas toujours vrai…

Les frontaliers français regardent depuis des années les télés belges, luxembourgeoises, allemandes, italiennes, espagnoles. De plus en plus, des fictions arrivent d’Europe. Côté littérature, Michel Houellebecq est, aujourd’hui, n° 1 des ventes en Italie et en Allemagne. La culture européenne existe.

Accepteriez-vous de créer une chaîne européenne et de présenter un JT européen à 20 heures, tous les soirs, vos compétences et votre crinière volontairement argent, forçant respect et admiration ?

J’accepterais les deux malgré l’existence de la franco-allemande Arte et d’Euronews. Mais un 20 heures, à coups sûr, oui, car on s’intéresse de plus en plus aux élections en Europe : jamais, on n’aurait suivi les élections en Grèce comme on l’a fait. On s’intéresse aux futures élections en Espagne avec le nouveau parti Podemos. On sait qui est l’Italien Matteo Renzi. On a de la matière : OK pour un 20 heures européen !

Entretien : Paul PIRO

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