«Unorthodox», la mini-série yiddish qui fait mouche sur Netflix

Une nouvelle série coup de poing signée Netflix © Capture d'écran Netflix Belgique
Aurélie Bronckaers
Aurélie Bronckaers Journaliste

Ces derniers jours, la série allemande «Unorthodox» a fait parler d’elle sur le Web. Sortis fin du mois de mars, les quatre épisodes de cette mini-série Netflix inspirée d’une histoire vraie, dépeignent l’émancipation d’une jeune femme juive de sa communauté ultra-conservatrice. 

À Williamsburg, Esty grandit avec sa tante et sa grand-mère. À 17 ans, elle est promise à Yanky, un jeune homme, juif lui aussi, de bonne famille. Elle apprend à être «une épouse dévouée» jusqu’au jour où elle apprend qu’elle est enceinte. La jeune femme fuit sa communauté et rejoint Berlin. Son mari et son cousin s’envolent aussi pour l’Allemagne afin de la retrouver et de la ramener, «là où est sa place».                

Dure réalité… 

Basée sur la vie de Deborah Feldman et de son autobiographie «Unorthodox : The Scandalous Rejection of My Hasidic Roots» (2012), la mini-série Netflix aborde le quotidien d’une adolescente juive ultra-orthodoxe. Une manière inédite d’explorer cette communauté unique et rarement représentée à l’écran.  

Netflix a confié ce projet à Anna Winger, créatrice de «Deutschland 83», et Alexa Karolinski, cinéaste juive allemande. Ensemble, elles ont collaboré avec Deborah Feldman, l’auteure du livre qui s’est d’ailleurs confiée à The Guardian sur sa fuite : «J’ai quitté mon mariage et ma religion pour de bon la veille de mon 23e anniversaire, avec rien d’autre que mon fils et quelques sacs poubelles remplis de vêtements. J’ai changé mon numéro de téléphone et mon adresse et je n’ai dit à personne où j’étais. Aux yeux de ma famille, je suis très probablement perdue à jamais». 

Si certains faits ont été modifiés, supprimés ou ajoutés, l’écrivaine les a validés. La série retranscrit à merveille les difficultés de son émancipation.

Regard féminin sur la communauté hassidique 

«Unorthodox» est une véritable immersion dans la communauté hassidique. Du mariage arrangé, aux prières quotidiennes, en passant par les réunions de famille, le système est décrit dans les moindres de détails. Particularité, les épisodes sont centrés sur l’émancipation d’un personnage féminin. On apprend donc que la communauté interdit aux femmes de lire, de chanter en public et les oblige à se couvrir le corps ou encore à se raser la tête juste après le mariage. Au revoir donc les ambitions professionnelles et personnelles, adieu les hobbies ou encore l’éducation de base, le seul objectif de ces femmes est de donner la vie. Mince… On se croirait presque dans «La Servante écarlate» !  

Et si Esty arrive à goûter aux petits plaisirs du monde moderne comme faire une recherche Internet ou se baigner dans la mer, elle  affronte aussi la dure réalité du monde extérieur. L’adolescente doit par ailleurs se redéfinir, découvrir qui elle est et non pas ce qu’elle devait être dans sa communauté. Un rite initiatique brillamment joué par l’actrice israélienne Shira Haas, inconnue du grand public.  

A priori la série semble parfaite à tous points de vue (réalisation, intrigue, mise en scène, jeu d’acteur, etc.), elle possède toutefois un défaut majeur : elle reste assez succincte. De nombreuses questions restent en suspens et incitent le spectateur à croire en une possible seconde saison. En tout cas, on l’espère !  

Pour celles et ceux qui ne l’auraient pas encore vue, rendez-vous sur Netflix ! Pour les petits curieux, un documentaire/making-of est disponible lui aussi sur la plateforme. 

La bande-annonce : 

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