«Une maison, un artiste» (France 5) : Dora Maar, la recluse de Ménerbes

La muse de Picasso a mal vécu leur rupture © André Rogi/BNF

La collection «Une maison, un artiste» (France 5, 22h35) revisite la vie de Dora Maar, disparue à 90 ans en 1997. D’elle, l’histoire a retenu surtout son rôle de muse de Pablo Picasso («La Femme qui pleure», «Dora et le Minotaure», «La Femme couchée avec un livre»…) et leur liaison orageuse.

À Saint-Germain-des-Prés, Paul Éluard présente le peintre espagnol à cette fascinante photographe, élève de Man Ray et égérie de Breton. Il a 54 ans, elle en a 28. Elle doit le partager avec sa compagne Marie-Thérèse Walter. Chez Dora, il aime son intelligence «comme si elle était un homme». «Je n’étais pas sa maîtresse, c’est lui qui était mon maître», confiera-t-elle.

Quand il la quitte en 1943, il lui offre en cadeau une maison du XVIIIe siècle à Ménerbes, dans le Lubéron. Elle ne se remettra jamais de cette rupture. Le psychanalyste Jacques Lacan réussit à la faire sortir de Saint-Anne où elle est internée. Vers 1950, elle disparaît à Ménerbes, ne jure plus que par la peinture et se réfugie dans la religion. «Il n’y avait pas d’autre chemin. C’était la camisole ou le confessionnal», dira Lacan.

En 2019, une rétrospective au Centre Pompidou l’a réhabilitée et a révélé sa singularité artistique à travers des photos de mode léchées et de rue, de merveilleux portraits, des collages surréalistes et des peintures.

Cet article est paru dans le Télépro du 12/08/2021.

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