«Une intime conviction» (La Une) : une affaire sans corps, ni preuves, ni aveux !

Olivier Gourmet incarne Me Dupond-Moretti, l’un des avocats de Jacques Viguier, lui-même interprété par Laurent Lucas © Vertigo Films

Ce lundi, La Une diffuse «Une intime conviction», un film d’Antoine Raimbault qui, fasciné par l’affaire, «a voulu raconter ce procès si singulier».

L e 27 février 2000, Suzanne Blanch, 38 ans, épouse de Jacques Viguier, professeur de droit à l’université de Toulouse, disparaît. Olivier Durandet, qui se présente comme son amant, oriente les soupçons vers son mari. Un premier procès, en avril 2009, aboutit à l’acquittement de Jacques Viguier, confirmé en appel en mars 2010. Ça, c’est l’histoire vraie.

«J’ai assisté aux deux procès de Jacques Viguier», explique Antoine Raimbault, le réalisateur. «Et, sur les bancs de la cour d’assises, rencontré des enfants de Jacques et Suzy, qui se sont construits dans cette terrible équation : Maman a disparu et Papa est accusé de l’avoir tuée ! J’ai découvert d’un coup la justice de mon pays et le calvaire de cette famille condamnée à l’incertitude.» «Le fi lm respecte scrupuleusement ce qui s’est dit aux audiences et dans les écoutes téléphoniques. De l’affaire, nous n’avons rien eu besoin d’inventer. Tout est vrai !», poursuit-il. «Faute de preuve, la vérité judiciaire s’est ici bâtie sur la rumeur et la calomnie. Qu’il est aisé de façonner un coupable à partir de sentiments et de fantasmes ! Parce que la nature a horreur du vide, que justice doit être rendue et qu’il faut un coupable, on ne peut faire autrement que de se forger une intime conviction. C’est de cette mécanique obscure que le fi lm traite : l’emprise de la conviction sur la raison.»

Cet article est paru dans le Télépro du 4/08/2022.

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