«Une chance sur six» sur France 2 : quand Patrick Sébastien rend hommage à Audiard et Simenon

«Une chance sur six» sur France 2 : quand Patrick Sébastien rend hommage à Audiard et Simenon
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

Après les succès de «Monsieur Max et la rumeur» et de «L’Affaire de Maître Lefort», l’animateur du «Plus Grand Cabaret» signe, avec son complice réalisateur Jacques Malaterre, un nouveau polar ludique, mâtiné de références à Audiard et Simenon. À voir ce mercredi 17 janvier à 20h55 sur France 2.

Dès la première scène, face caméra, Patrick Sébastien lance : «Évidemment que je suis coupable. La question n’est pas de savoir si je le suis, mais de savoir si tu auras les preuves pour le démontrer

C’est tout à la fois l’acteur qui parle, s’adressant à un personnage hors champ, que le scénariste, fixant les téléspectateurs dans les yeux pour les mettre au défi : saurons-nous résoudre l’énigme à venir ?

Car l’intrigue d’«Une chance sur six» a tout d’une redoutable partie de Cluedo revisitée par Patricia Highsmith. Après les succès de «Monsieur Max et la rumeur» (4,77 millions de téléspectateurs, le 29 octobre 2014) et «L’Affaire de Maître Lefort» (4 millions de téléspectateurs, le 9 novembre 2016), l’animateur du «Plus Grand Cabaret» retrouve ici son complice réalisateur Jacques Maleterre pour un nouveau polar ludique tout en faux-semblants et vrais rebondissements.

Soit donc Patrick Sébastien dans le rôle d’Hubert Vallon, vieux flambeur homosexuel («Je n’ai qu’un vice, l’adrénaline»), masquant sa vie dissolue en vivant en couple avec une riche bienfaitrice. Lorsque cette dernière meurt assassinée dans son lit, tout accuse le compagnon de la bonne, coupable idéal mais réelle victime d’une machination diabolique ourdie par Hubert Vallon.

Si les premières œuvres du duo Sébastien-Malaterre jouaient habilement sur des références aux romans d’Agatha Christie ou à la série «Alfred Hitchcock présente…», «Une chance sur six» est un croisement du cinéma d’Audiard (pour son goût du dialogue qui fait mouche) et du style de Simenon.

À l’instar du maître du polar belge, le scénariste Patrick Sébastien ne juge jamais ses personnages et sait se montrer attentif autant aux vices qu’aux vicissitudes de chacun, dressant une étude clinique, sans concession, des rapports humains et des rapports de classe («La misère, personne ne vote pour elle, pourtant, c’est elle qui nous gouverne»).

Et au fond, la question que pose «Une chance sur six» n’est effectivement pas de savoir qui est coupable mais de quoi chacun est coupable. Embarqué dans une intrigue retorse où se mêlent sens de la justice et petits arrangements avec sa conscience, chacun des personnages pourrait faire sienne la «règle du jeu» édictée dans le film de Jean Renoir (autre référence implicite) : «Ce qui est terrible sur cette terre, c’est que tout le monde a ses raisons.»

Découvrez ci-dessous la bande-annonce : 

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