Une association dénonce «l’homophobie ordinaire» véhiculée par «Touche pas à mon poste !»

Une association dénonce «l'homophobie ordinaire» véhiculée par «Touche pas à mon poste !»
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

Durant un mois, l’association française des journalistes LGBT (Lesbiennes, Gays, Bis, Trans) s’est penchée sur les valeurs prônées quotidiennement par le talk-show et publie ses constatations dans un billet sur son site.

Intitulé «Hanouna sur C8, un mois d’homophobie ordinaire», il met en exergue, leurs «effets de répétition inquiétants», amenant «à voir des comportements de harceleurs de cour de récré, qui peuvent avoir des conséquences dévastatrices». Un constat déjà partagé par un comédien sur les réseaux sociaux il y a quelques semaines.

Du 2 au 30 novembre, le sujet de l’homosexualité a été abordé 42 fois dans l’émission «Touche pas à mon poste» (Plug RTL) déplore l’AJL. Dans ces moqueries, on retrouve souvent «Matthieu Delormeau souffre-douleur numéro un» et Cyril Hanouna qualifié d’«obsédé par l’homosexualité».

Preuve à l’appui, l’association a répertorié chacune des allusions. Comme par exemple: «Y’avait un mec qui s’empale sur la tige, y’avait Delormeau hier dans Incroyable talent ?», ou encore cet échange concernant l’épreuve des poteaux de Koh-Lanta : «Ça vous dit de rester trente minutes devant deux personnes, debout sur un poteau ?», interroge Matthieu Delormeau. «Bah, tu restes bien deux heures sur une teub, toi !», lui rétorque alors Jean-Michel Maire, applaudi par une partie du public, hué par l’autre, puis mis à l’écart du plateau durant quelques minutes.

«L’air de rien, ces remarques dessinent dans l’esprit du public ce qu’il est possible de faire chez soi, avec ses ami-e-s, au travail, au lycée: se moquer des personnes LGBT pour ce qu’elles sont, les transformer en animal de foire sous couvert d’humour, les accepter (un peu) pour les humilier (beaucoup)», dit l’association qui conclut en pointant du doigt le fait que l’émission de Cyril Hanouna «a une responsabilité particulière dans les imaginaires qu’elle offre, qu’elle le veuille ou non».

Loïc Dinon

Cliquez ici pour voir l’ensemble des remarques qualifiées d’«homophobes» par l’AJL

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