Un syndicat dénonce le «licenciement abusif» d’un de ses délégués à la RTBF
La délégation CGSP à la RTBF dénonce, par voie de communiqué, le licenciement « sans motif grave » et « sans sanction préalable » d’un de ses délégués non-nommé. Elle exige sa réintégration, « condition sine qua non à la poursuite du dialogue social » dans l’entreprise publique. Elle refusera dans l’intervalle de siéger aux réunions paritaires. La direction du service public répond de son côté que le licenciement a été pris « sur base d’un dossier solide, justifiable, valable et régulier et étayé de faits qui s’étendent sur plusieurs années ».
Le syndicat socialiste dénonce une « profonde dégradation des relations paritaires » et affirme avoir à maintes reprise interpellé le conseil d’administration et le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles des « comportements illégaux » de la direction de la RTBF, sans réaction.
Selon la CGSP, le statut syndical à la RTBF est dans les faits inexistant car datant des années 80 et portant sur les statutaires, qui représentent aujourd’hui une minorité des travailleurs. Des discussions étaient en cours, avant qu’elles ne soient gelées, afin de doter l’entreprise d’un statut syndical plus en phase avec la réalité salariale.
Les délégués, non nommés, ne bénéficient dès lors pas d’une protection spécifique – ce qui rend les négociations actuelles compliquées – dans l’entreprise, mais leur éventuel licenciement doit cependant respecter le droit du travail et donc l’être pour motif grave ou précédé d’une sanction, affirme la CGSP.
Aucun de ces deux critères n’a, selon elle, été respecté dans le cadre du licenciement du 5 décembre. Le délégué licencié va porter plainte. Et la CGSP de rappeler que deux autres membres de la RTBF licenciés ont gagné leur procès contre leur ex-employeur récemment et de s’interroger : « la RTBF a-t-elle intérêt à perdre des procès, qu’elle doit régler ensuite avec de l’argent public ? »
Le média public affirme de son côté que la décision du licenciement dont il est question « se base sur des faits répétés, des alertes de plusieurs membres de l’équipe et sont étrangers à son récent mandat syndical ». Elle dit également avoir mis en place « un plan d’accompagnement », des « formations » et que de « nombreux feedback » de la hiérarchie ont été donnés à la personne concernée.
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