Un nouveau talk-show d’actu sur France 2
Tous les vendredis vers 22h25, Bruce Toussaint et ses invités reviennent sur les infos de la semaine dans tous les domaines. Rencontre avec le meneur des débats.
La nouvelle émission de rentrée «Vous trouvez ça normal ?!» n’a pas froid aux yeux. Au programme, dès ce 14 septembre 2012 : décryptage de l’actualité tous les vendredis avec joie et dérision. Rencontre avec Bruce Toussaint qui nous en dit plus sur ce talk-show, loin d’être normal…
Quel est le concept de l’émission Vous trouvez ça normal ?! ?
C’est un talk-show d’une heure et demie environ qui sera diffusé le vendredi soir en 2e partie de soirée, et je serai accompagné d’une bande joviale de personnalités. L’émission aurait pu s’appeler «On refait la semaine» puisque l’idée est de revenir sur tous les événements marquants de l’actualité de la semaine écoulée. Nous allons sélectionner une dizaine de sujets, à la fois des grands événements mais aussi des petites polémiques ou encore des choses plus futiles, et chacun fera l’objet d’un débat. Toute la semaine, ces sujets sont traités dans le JT avec le sérieux de la rédaction de France 2, mais avec «Vous trouvez ça normal ?!» nous allons débuter le week-end en prenant du recul et nous poser.
«Comme dans un dîner de famille»
Comment s’articule l’émission, son format, son dispositif ?
C’est un dispositif classique de talk-show. Il y a une grande table pour accueillir un maximum de personnalités qui pourront gaiement débattre et exprimer leurs accords et le plus souvent possible j’espère, leurs désaccords ! L’idée est de proposer une émission rythmée, nerveuse, avec de la contradiction et de l’opposition. Que ce soit un peu comme lors d’un dîner de famille : dans une ambiance décontractée, détendue et sans animosité. Ce n’est pas un débat politique.
Quel est votre rôle au sein de l’émission ?
Articuler l’émission autour de tous ces thèmes d’actualité, sélectionnés avec l’équipe de la rédaction, et «distribuer» la parole. J’ai eu la chance, dans d’autres émissions que j’ai pu faire ou actuellement à la radio, de vivre ce genre de moments assez animés. C ‘est très réjouissant, mais c’est aussi difficile parce que les personnalités invitées sont là pour donner leur opinion, en toute liberté de parole. Il va donc falloir que je canalise des gens qui ne sont à priori pas canalisables (rires).
«S’engueuler puis rire ensemble»
Qu’est-ce qui vous a donné envie de participer à cette aventure ?
Tout d’abord l’envie de rejoindre France 2 de façon régulière, car c’est une chaîne dont je me sens très proche, et ce nouveau projet éditorial m’a beaucoup séduit. Ensuite, je trouvais que cette émission hebdomadaire serait un bon complément de mon activité quotidienne sur Europe 1, en prenant un peu de recul par l’apport à l’actualité brassée chaque matin de la semaine. Nous sommes dans une période particulière, de crises, de doutes et de souffrances, et il me semble intéressant d’apporter un regard un peu moins «dramatisant» et peut être un peu plus «joyeux». Il est possible de s’engueuler et de rire l’instant d’après.
Qu’est-ce que cette nouvelle émission apporte de plus dans le paysage télévisuel ?
Il y a de moins en moins de talk-shows à la télévision, au profit de formats tels que la téléréalité, présente sur beaucoup de chaînes. Ce que je souhaite atteindre comme objectif, même s’il faudra un peu de temps, c’est la possibilité de donner une parole libre à la télévision. Les personnalités qui seront autour de moi ont toutes en commun de ne pas être des éditorialistes. Ils vont le devenir lors d’une soirée. Et j’espère que ce sera différent de ce que nous pouvons entendre tout au long de la semaine. Ce qui m’intéresse, c’est d’avoir le point de vue d’un directeur de théâtre, d’un rappeur, d’un sportif dans le débat actuel, dans notre société actuelle. En définitive, il est assez fréquent de retrouver les mêmes personnes pour commenter l’actualité. Le but est donc d’apporter une parole différente.
«Des invités, pas des chroniqueurs»
À propos de la bande qui vous entoure, est-elle récurrente ? Comment s’est fait le choix ? Est-ce qu’il y aura des invités ?
Nous avons contacté une quinzaine de personnalités et il y en aura sept ou huit par émission. Il n’y aura quasiment pas de journalistes autour de moi et c’est volontaire. Ce sont bien sûr des personnalités généralement connues, même si l’idée a été d’aller chercher des gens en dehors du système médiatique, journalistique, pour les confronter à cet exercice. Il n’y a pas de chroniqueurs à proprement parler. Certaines personnes viendront régulièrement, d’autres non, il y aura une sorte de roulement. Tout va se faire de façon naturelle au fur et à mesure, et tout dépendra surtout de l’actualité.
Vu le ton recherché – légèreté, dérision – pensez-vous que cela permette d’élargir le public, et de l’intéresser autrement à l’actualité ?
Oui. «Vous trouvez ça normal ?!» n’est pas un magazine d’information, c’est un bon complément. Des humoristes seront présents pour amener une touche divertissante. J’espère fédérer un large public et je pense que le vendredi soir est un moment où il est possible de toucher toutes les populations et tous les âges.
«Normal est le mot marquant de 2012»
Pourquoi ce nom «Vous trouvez ça normal ?!» ?
Je crois être l’auteur de ce titre. C’est évidemment un clin d’œil à François Hollande puisque le mot «normal» sera quoiqu’il arrive le mot de l’année 2012. Le candidat normal, le président normal… C’est un petit pied de nez et c’est la question que nous proposons : «Vous trouvez ça normal ce qui se passe en Israël ?! Vous trouvez ça normal ce qui se passe dans votre supermarché ?! Vous trouvez ça normal ce qui se passe à la télévision ?!» Bref, c’est à la fois une question très simple, quasi enfantine et en même temps un clin d’œil à l’actualité et à cette présidence «normale» qui est effective depuis le mois de mai.
Vous avez débuté jeune (18 ans sur O’FM), prenez-vous toujours autant de plaisir à travailler à la télévision ?
Oui, d’autant plus que là c’est un moment important car je n’ai quasiment pas fait de télévision pendant un an. C’est un grand saut, cette nouvelle aventure. Je l’attends avec impatience et avec gourmandise. J’ai presque l’impression de démarrer, de redémarrer; c’est un drôle de sentiment d’ailleurs. J’ai beau avoir fait pas mal de télévision dans ma courte carrière, j’ai l’impression aujourd’hui d’entreprendre un nouveau cycle. Je sens une lourde responsabilité sur mes épaules : c’est très excitant et très fort.
Avez-vous d’autres attentes ou envies qui aujourd’hui vous tenteraient ?
Non, là je suis comblé ! Je vous avoue que pour les prochains mois je vais me consacrer à 100% à cette aventure qui est un immense défi. J’espère vraiment que nous allons réussir et j’en suis persuadé. En tous cas, je suis entièrement mobilisé et je peux vous dire que je n’ai pas l’esprit occupé à autre chose en ce moment.
Entretien : Emérentia FOUQUET
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