Lors d’un direct pour la chaîne russe NTV, le journaliste Nikita Razvozjaïev a été victime d’une agression assez inhabituelle. Un homme lui a asséné un coup de poing en plein visage.
Alors qu’il vantait les mérites des parachutistes russes, depuis le parc Gorki de Moscou pour les célébrations de la journée des parachutistes, le journaliste Nikita Razvozjaïev a vu un homme, visiblement ivre, s’approcher de lui. L’individu a ensuite tenu un discours incompréhensible à propos de l’invasion de l’Ukraine. Gêné par l’attitude de cet étrange personnage, le journaliste lui a demandé de se taire. Les choses se sont alors envenimées : «Si tu me parles encore comme ça, putain, tu vas t’en manger une», a lancé l’homme au journaliste, avant de mettre sa menace à exécution.
Rapidement arrêté par la police, l’assaillant s’est excusé au commissariat, offrant même un dédommagement financier pour le journaliste, selon des images diffusées par la chaîne.
Derrière le buzz Internet que cette vidéo a pu faire en quelques jours et le côté «anecdotique» de ce fait divers, se cache une réalité et une atmosphère de travail peu enviables pour les journalistes en Russie.
Depuis l’arrivée au pouvoir de Poutine en 1999, plus de 30 journalistes ont été assassinés pour avoir creusé là où il ne fallait pas… Depuis le début de l’année, la Russie compte déjà deux victimes, Nikolaï Adruschenko et Dmitri Popkov. Tous deux enquêtaient sur des affaires «politiques». Le premier sur les liens entre la ville de Saint-Pétersbourg et le crime organisé, notamment dans les années 1990, lorsque Vladimir Poutine était employé à la mairie de la ville. Le deuxième qui, selon le comité d’enquête local, pourrait avoir été assassiné en raison de son activité journalistique, notamment pour sa participation à un appel destiné à l’Union régionale des journalistes dénonçant la violation des droits des médias par les autorités locales.
Rappelons, enfin, que dans le dernier classement de «Reporters sans frontières» sur la liberté de la presse la Russie pointe à la 148e place sur 180.
Jérôme Grogna
