Travestis, de l’ombre à la lumière

Artistes travestis. Serge Gainsbourg (à gauche) ou encore Julie Andrews (au centre) © France 5
Alice Kriescher Journaliste

Ce mercredi soir à 20h50, France 5 nous raconte «La folle histoire des travestis», passés, au cours des décennies, de parias à sources d’inspiration.

À l’abri sous les ors de Versailles, de la Comédie Française ou encore de la vénérable académie, le travesti a frayé dans la clandestinité avant de pouvoir s’exposer au grand jour. Extravagants ou ambigus, les travestis ont d’abord fait rire avant de faire réfléchir, on vous explique pourquoi.

Châtiment asymétrique

Si aujourd’hui la mode est au masculin-féminin, à une époque pas si lointaine, les marques extérieures de différences entre les hommes et les femmes ne laissaient aucune place à l’ambigüité. Difficile, dès lors, pour les adeptes du travestissement de s’épanouir pleinement. Hormis au théâtre où les rôles de femmes ont longtemps été tenus par des comédiens, en dehors des planches, si des messieurs étaient pris les jambes dans la jupe, on les considérait alors comme des pervers dégénérés.

«Lors des siècles derniers, la désapprobation envers les travestis, selon qu’il s’agisse d’un homme ou d’une femme, était asymétrique», explique Sylvie Steinberg, auteur de «La Confusion des sexes. Le travestissement de la Renaissance à la Révolution», sur les ondes d’Europe 1. «Lorsque les femmes habillées en homme étaient découvertes par un policier, elles bénéficiaient, en général, d’un traitement plus magnanime. Les cas d’hommes qui se travestissent en femmes sont extrêmement rares dans les archives policières et judiciaires. Mais, cette rareté fait qu’ils ont attiré davantage l’attention et sont donc plus documentés.»

Parmi les plus célèbres, ne citons que L’Abbé de Choisy qui, à la cour de Louis XIV, lorsqu’il ne prêche pas, s’habille en femme. «Concernant l’Abbé de Choisy, ça n’a pas l’air de poser tellement de problème, même si ce travestissement ne plaît pas vraiment à sa hiérarchie ecclésiastique. Cependant, il faut rappeler qu’il s’agit d’un personnage de haut rang. On n’est pas chez les campagnards ou chez les bons bourgeois où c’était une autre histoire…»

Cherchez le garçon

Avant l’émancipation de la femme, celles qui piochaient dans la garde-robe des messieurs le faisaient souvent pour accéder à des professions ou des lieux qui étaient réservés à la gent masculine.

Extrait d’un article paru dans Télépro du 30/01/2020

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