«Tout s’explique» avec Loïc, c’est bon comme du bon pain !
Une fois n’est pas coutume, ce jeudi à 19h50 sur RTL-TVI, Maria Del Rio se fait aider par le jeune fou de cuisine de RTL pour un numéro consacré au pain.
Qu’avez-vous apporté dans l’émission ?
C’est une question prétentieuse, parce que je ne suis pas boulanger, et je n’apporte pas un savoir-faire comme un artisan. J’ai une certaine fascination pour ce qui touche à la boulangerie. Étant petit, je voulais devenir boulanger… Depuis 2019, je fais mon propre pain au levain. Je cultive mon propre levain. J’ai eu une fermentation spontanée de la farine et de l’eau, et depuis j’ai approfondi le sujet. Dans l’émission, je vais (re)montrer la méthode au levain qui est très ancienne mais très méconnue. Aujoud’hui, on préfère le cube de levure instantanée.
On a perdu l’habitude de faire son pain ?
C’est un peu plus complexe… Les gens achètent de plus en plus de pain industriel, en grandes surfaces ou dans une boulangerie-dépôt. Mais certains continuent à acheter du «vrai» pain. Un pain travaillé avec de bons ingrédients, du savoir-faire, de l’amour et de la connaissance de la farine, même si c’est plus coûteux. Et au milieu des deux, il y a un groupe qui a envie de faire son pain soi-même.
C’est difficile de faire du bon pain ?
Avez-vous un levain chez vous ? Si non, il va falloir attendre 11 jours pour qu’il soit prêt. Moi, j’ai mon propre levain mais, au plus tôt, je peux faire du pain en 24h… Ça prend donc beaucoup plus de temps qu’une machine. Il faut voir cette tâche plutôt comme une passion. J’adore faire du pain, donc je ne vois pas ça comme une corvée. Si les gens s’habituent à ce délai, il y a moyen de faire du bon pain.
Si on a un bon boulanger, ce n’est pas mieux d’aller chez lui ?
Bien sûr. Si vous voulez faire votre pain au levain pour gagner quelques centimes, c’est fichu. Ça coûte beaucoup plus cher, et ce n’est pas très rentable car ça vous occupe 24 heures. Il y a de moins en moins d’artisans-boulangers et notre tâche à nous est de les soutenir le plus souvent possible.
Gustativement, quel est la plus-value d’un pain au levain ?
Je ne vais pas être objectif… Je ne jure que par celui-là ! Le gros avantage, c’est le temps. Un pain au levain est fait de trois ingrédients : la farine, l’eau et le sel. Mais il faut laisser la pâte reposer de 12 à 24h, et c’est ce temps qui va donner le goût. La fermentation lente va prédigérer le pain, et ça va faire disparaître le gluten, les protéines, etc.. Il sera plus digeste et aura plus de saveur qu’un pain fait en seulement 2 heures. Moi, je compare ça à du vin ou de la bière. Il faut du temps pour que ça prenne des arômes.
Vous présentez «Loïc fou de cuisine» depuis deux ans, quel est le bilan ?
Tout va bien ! (rires) On a déjà fait plus de 260 recettes, et les audiences sont «chill» ! Le public aime bien, et moi j’adore le faire aussi.
260 recettes… il y en a encore des choses faciles et pas trop chères ?
C’est un équilibre qu’il faut chercher. Je ne vais pas faire du gastronomique. Il y a d’autres émissions pour ça, et je n’ai pas le talent pour. Et ce n’est pas du tout le public que l’on vise. On a tout un cluster de recettes qu’on ne fera pas, mais en cuisine, il y a tellement de cultures et de choses différentes à créer. Ce n’est pas grave de faire un cake en émission 12 et encore un en émission 96. Ce qu’il faut, c’est varier les ingrédients. Le plus difficile est de convertir les recettes dans un format télé tout en les rendant intéressantes pour le téléspectateur avec une variété suffisante pour plaire à tout le monde.
Il y a des recettes qui marchent mieux que d’autres ?
C’est très difficile de savoir si une recette va fonctionner. Et ça veut dire quoi ? Les gens ont aimé ? Ils l’ont refaite ? L’important pour moi, c’est que des personnes se sont inspirées ou qu’ils l’interprètent. On ne sait pas à l’avance si ça va marcher. Parfois, je me dis que c’est une recette de dingue, et finalement, les retours ne sont pas super. Tout comme parfois, on a l’impression que le plat ne donne rien, et on a des centaines de réactions sur Instagram. Impossible à prévoir. La recette la plus reproduite de l’émission et de mon livre, ce sont des cookies et Chaï Latte dans la 3e émission, et pourtant, je ne suis pas un pâtissier et ce n’est pas mon meilleur plat.
Vous ne rêvez pas d’ouvrir votre restaurant ?
Peut-être un jour… Mais pas dans l’immédiat. L’horeca a déjà du mal à remonter. Ce n’est pas parce que j’ai une petite notoriété grâce aux médias que je vais aller prendre des parts de marché sur ce terrain-là. Ensuite, je n’ai pas encore la bonne idée… Je réfléchis à quelque chose dans le vin, mais le projet n’est pas concret.
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